Jean de LA GESSÉE (1551-?)
Grasinde, qui me fais…
Paris, Galliot Corrozet, 1578.
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Grasinde, qui me fais reuiure en trespassant:
I’egale, oppose, & rends, ta beauté nompareille
Au lustre, au pourpre, au sort, de la rose vermeille,
Ses plis, son teint, sa fin, ouurant, comblant, pressant.

Tant que l’Aube nourrit son esclat rougissant,
Rosier, iardin, saison, s’ornent de sa merueille:
Mais quoi? le chaud premier au trépas l’appareille,
Et c’est pourquoi l’on dit qu’elle meurt en naissant.

Toi de méme imitant ceste fleur sur l’espine,
Tu te montres encor ieune, alegre, & poupine:
N’attans donc l’aspre effort du vieil age transi.

Laisse moi cultiuer ta ieunesse prisee,
Afin que sans fanir tu reçoiues ainsi
Mon dous vent, mon dous air, & ma douce rosee!

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Grasinde, qui me fais reuiure en treſpaſſant:
Iegale, oppoſe, & rends, ta beauté nompareille
Au luſtre, au pourpre, au ſort, de la roſe vermeille,
Ses plis, ſon teint, ſa fin, ouurant, comblant, preſſant.

Tant que lAube nourrit ſon eſclat rougiſſant,
Roſier, iardin, ſaiſon, ſornent de ſa merueille:
Maiſ quoi? le chaud premier au trépas lappareille,
Et ceſt pourquoi lon dit quelle meurt en naiſſant.

Toi de méme imitant ceſte fleur ſur leſpine,
Tu te montres encor ieune, alegre, & poupine:
Nattans donc laspre effort du vieil age tranſi.

Laiſſe moi cultiuer ta ieuneſſe priſee,
Afin que ſans fanir tu reçoiues ainſi
Mon dous vent, mon dous air, & ma douce roſee!

 

En ligne le 05/02/05.
Dernière révision le 29/05/24.