Amadis JAMYN (v. 1540-1593)
Combien que l’Océan…
Paris, Mamert Patisson, 1575.

Combien que l’Ocean plein de diuinité
Reçoiue le tribut des ruisseaux & fontaine,
Bien que fleuues & lacs se roulent en sa Plaine,
Le reconnoissant pere à leur eternité:

Pourtant il n’est tousiours superbe ou dépité,
Tousiours encontre l’air il n’enfle son haleine,
Et batant ses deux bords tousiours il ne forcene,
Et n’abysme tousiours le Nauire emporté.

Mais l’orgueil impiteux de tes beautez altieres
Ocean de beauté, s’accroist de mes prieres,
Et du tribut des pleurs & soupirs que i’espans:

Si bien que dessus moy s’exerçant ton Empire
Ta cruauté sans treue, agite, roule, & vire
En tempeste d’amour la file de mes ans.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Combien que l’Ocean plein de diuinité
Reçoiue le tribut des ruisseaux & fontaine,
Bien que fleuues & lacs se roulent en sa Plaine,
Le reconnoissant pere à leur eternité:

Pourtant il n’est tousiours superbe ou dépité,
Tousiours encontre l’air il n’enfle son haleine,
Et batant ses deux bords tousiours il ne forcene,
Et n’abysme tousiours le Nauire emporté.

Mais l’orgueil impiteux de tes beautez altieres
Ocean de beauté, s’accroist de mes prieres,
Et du tribut des pleurs & soupirs que i’espans:

Si bien que dessus moy s’exerçant ton Empire
Ta cruauté sans treue, agite, roule, & vire
En tempeste d’amour la file de mes ans.

 

En ligne le 18/05/18.
Dernière révision le 13/12/21.