Jacques GRÉVIN (1538-1570)
Plus je suis tourmenté…
Paris, Robert Estienne, 1560.
ouvrir sur Gallica : L’Olimpe, p. 5.

Plus ie suis tourmenté, plus ie me sens heureux,
Plus ie suis assailli, & plus ie me renforce,
Plus i’ay de poursuyuans, plus s’augmente ma force,
Plus ie suis au combat, plus ie suis courageux.

Et plus ie suis uaincu, plus suis-ie audacieux,
Vn coup d’estoc receu ne me sert que d’amorce,
Et pour un coup de lance, une cheute, une estorce,
Vn coup de coustelas, ie n’en suis que de mieux.

Car le seul souuenir de celle que i’honore
Me guarit de ce mal, & d’un plus grand encore,
Et fusse-ie au danger de la mort encourir.

Mais si ie suis attainct d’une seule estincelle,
Qui sorte des beaux yeux, ou d’un ris de la Belle,
Alors perdant le cueur, ie suis prest de mourir.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Plus ie ſuis tourmenté, plus ie me ſens heureux,
Plus ie ſuis aſſailli, & plus ie me renforce,
Plus iay de pourſuyuans, plus ſaugmente ma force,
Plus ie ſuis au combat, plus ie ſuis courageux.

Et plus ie ſuis uaincu, plus ſuis-ie audacieux,
Vn coup deoc receu ne me ſert que damorce,
Et pour un coup de lance, une cheute, une eorce,
Vn coup de couelas, ie nen ſuis que de mieux.

Car le ſeul ſouuenir de celle que ihonore
Me guarit de ce mal, & dun plus grand encore,
Et fuſſe-ie au danger de la mort encourir.

Mais ſi ie ſuis attainct dune ſeule eincelle,
Qui ſorte des beaux yeux, ou dun ris de la Belle,
Alors perdant le cueur, ie ſuis prest de mourir.

 

En ligne le 21/05/06.
Dernière révision le 24/10/24.