Joachim DU BELLAY (1522-1560)
Ces Cheveux d’or…
Paris, Arnoul L’Angelier, 1549.

Ces Cheveux d’or sont les Liens Madame,
Dont fut premier ma Liberté surprise,
Amour la Flamme autour du Cœur éprise,
Ces yeux le Trait, qui me transperce l’Âme.

Forts sont les Nœuds, âpre, et vive la flamme.
Le Coup, de Main à tirer bien apprise,
Et toutefois [j’]aime, j’adore, et prise
Ce [qui m’]étreint, qui me brûle, et entame.

[Pour] briser donc, pour éteindre, et guérir
Ce dur Lien, cette Ardeur, cette Plaie,
Je ne quiers Fer, Liqueur, ni Médecine,

L’heur, et plaisir, que ce m’est de périr
De telle Main, ne permet que j’essaie
Glaive tranchant, ni Froideur, ni Racine.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Ces Cheveux d’or sont les Liens Madame,
Dont fut premier ma Liberté surprise,
Amour la Flamme autour du Cœur éprise,
Ces yeux le Trait, qui me transperce l’Âme.

Forts sont les Nœuds, âpre, et vive la flamme.
Le Coup, de Main à tirer bien apprise,
Et toutefois [j’]aime, j’adore, et prise
Ce [qui m’]étreint, qui me brûle, et entame.

[Pour] briser donc, pour éteindre, et guérir
Ce dur Lien, cette Ardeur, cette Plaie,
Je ne quiers Fer, Liqueur, ni Médecine,

L’heur, et plaisir, que ce m’est de périr
De telle Main, ne permet que j’essaie
Glaive tranchant, ni Froideur, ni Racine.

 

Version de 1550 en ligne le 05/05/07,
remplacée par la version de 1549 le 27/02/11.
Dernière révision le 12/03/21.