Pierre de BRACH (v. 1548-1605)
Je chante la chaleur…
Bordeaux, Simon Millanges, 1576.

Je chante la chaleur d’une brûlante flamme,

Et la douleur d’un coup dans mon cœur enfoncé,
Et l’effort d’un lien serrement enlacé,
Qui m’ard, me playe, et lie en l’amour d’une dame.

De plus en plus en moi ce feu couvert s’enflamme.
Mon cœur d’un nouveau trait coup sur coup est blessé,
Et d’un nœud plus étroit mon lien est pressé,
Brûlant, playant, serrant, mon cœur, mon corps, mon âme.

Mais si doux est ce feu, ce trait, et ce lien,
Qu’au chaud, qu’au coup, qu’au nœud je cherche le moyen
D’être brûlé, playé, de prisonnier me rendre.

Espérant que j’aurai, si long est leur effort,
Étant gêné du nœud, par ma playe, la mort :
Si plutôt par le feu je ne suis mis en cendre.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Je chante la chaleur dune brûlante flamme,

Et la douleur dun coup dans mon cœur enfoncé,
Et leffort dun lien serrement enlacé,
Qui mard, me playe, et lie en lamour dune dame.

De plus en plus en moi ce feu couvert senflamme.
Mon cœur dun nouveau trait coup sur coup est blessé,
Et dun nœud plus étroit mon lien est pressé,
Brûlant, playant, serrant, mon cœur, mon corps, mon âme.

Mais si doux est ce feu, ce trait, et ce lien,
Quau chaud, quau coup, quau nœud je cherche le moyen
Dêtre brûlé, playé, de prisonnier me rendre.

Espérant que jaurai, si long est leur effort,
Étant gêné du nœud, par ma playe, la mort :
Si plutôt par le feu je ne suis mis en cendre.

 

En ligne le 21/10/11.
Dernière révision le 29/09/24.