François de BELLEFOREST (1530-1583)
Encor que les couleurs…
Paris, Étienne Groulleau, 1561.
ouvrir sur Gallica : Sonnets divers, f° 78v°.

Encor que les couleurs que dessus moi je porte
Soient enseignes d’Amour, si est-ce que je chasse
Par Amour, un Amour : et en lui je déchasse
La peine, qui le plus mon esprit réconforte.

La Déesse qui luit, [qui] nourrit, et supporte
Et mon cœur, mes désirs, et la trop faible audace
Obscurcit, et affame, et tout soudain efface,
La clarté, et l’appât, et la force plus forte.

Toutefois je me vaincs, et cédant à son heur,
Je quitte mon désir, et embrassant mon pleur,
Seule pour moi je tiens une grand’ fermeté.

L’autre aura de l’Amour le trait, moi la souffrance,
J’aurai les seuls désirs, et lui la jouissance,
Mais le plus de mon bien est mon honnêteté.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Encor que les couleurs que dessus moi je porte
Soient enseignes dAmour, si est-ce que je chasse
Par Amour, un Amour : et en lui je déchasse
La peine, qui le plus mon esprit réconforte.

La Déesse qui luit, [qui] nourrit, et supporte
Et mon cœur, mes désirs, et la trop faible audace
Obscurcit, et affame, et tout soudain efface,
La clarté, et lappât, et la force plus forte.

Toutefois je me vaincs, et cédant à son heur,
Je quitte mon désir, et embrassant mon pleur,
Seule pour moi je tiens une grand fermeté.

Lautre aura de lAmour le trait, moi la souffrance,
Jaurai les seuls désirs, et lui la jouissance,
Mais le plus de mon bien est mon honnêteté.

 

En ligne le 19/06/25.
Dernière révision le 19/06/25.