FRANÇOIS DE BELLEFOREST Commingeois a épandu par la France les rare fruits qu’il a cueillis au jardin des Muses auquel il a été des premiers cultivateurs. Sorti d’honnêtes parents et iceux gens de bien et de marque, quoique fort dénués des biens de fortune, ayant eu le père qui employa tout son temps et avoir à la suite des armes il demeura pupille en l’âge de sept à huit ans en son pays de Comminge à Samatan sur la rivière de Save [1] : où par la diligence et peu de moyens de sa mère il fut entretenu quelques temps aux écoles : puis volant d’une aile plus gaillarde fréquenta quelques maisons de grands et fut nourri quelques années en la maison de la feue Reine de Navarre Marguerite sœur digne de ce grand Roi François illustrateur et père des bonnes lettres : de là il alla faire ses études à Bordeaux sous Bucchanan, Vinet, Salignac, Hauristan, Zelida et autres grands hommes étant lors en cette université aquitanique : puis se transporta à Toulouse pensant étudier à la loi, mais son Génie résistant à cette vacation turbulente d’un Barreau, il s’en vint (ayant été sept ou huit ans parmi les délices de la Noblesse à courtiser et faire des vers français pour plaire aux Dames et Damoiselles) à Paris […]
Antoine Du Verdier
La
Bibliothèque,
Lyon, 1585, pp. 366-367
[Gallica, NUMM-53085, PDF_397_398]
(texte modernisé).
Notes
[1] Le texte porte « sur la rivière de Satte »
Liens
Compte rendu
* On peut lire, de G.-A. Pérouse, un compte rendu de lecture de Michel Simonin, Vivre de sa plume au XVIe siècle ou la carrière de François de Belleforest, paru dans la revue Réforme, Humanisme, Renaissance (1993, volume 37), en ligne sur Persée, portail de publication électronique de revues scientifiques en sciences humaines et sociales.
Liens valides au 14/10/24.
En ligne le 14/10/24.
Dernière révision le 23/10/24.