Rémy BELLEAU (1528-1577)
Qu’Amour voulant forger…
Paris, Gilles Gilles, 1565.
ouvrir sur Gallica : La Bergerie, pp. 66-67.

Puis souspi­rant disoit, mon amy puis que i’ay comman­cé à vous dis­cou­rir des beautez de ma maistresse ie vous diray,

Qu’Amour voulant forger, dorer, tremper, & ceindre
Les sagettes de feu, quand il est enuieux
De donner vn beau coup d’vn trait qui vole mieux,
Et qui dessus vn cueur puisse mieux mordre & poindre,

Il tire de son cueur le fer pour le contraindre
Et le battre au marteau, l’or fin de ses cheueux,
Pour le bien affiner le trempe dans ses yeux,
Et prend pour l’amorcer de ses graces la moindre.

Il estime ce trait plus cruel que les siens,
Ores qu’ils soient forgez des marteaux lemniens,
A mon dam ie le scay, car à la seule trace

De ce trait rigoureux en moy i’ay recongneu
Du cueur, & des cheueux, des yeux, & de la grace
La puissance du fer, l’or, la trempe, & le feu.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Puis souspi­rant disoit, mon amy puis que i’ay comman­cé à vous dis­cou­rir des beautez de ma maistresse ie vous diray,

Qu’Amour voulant forger, dorer, tremper, & ceindre
Les sagettes de feu, quand il est enuieux
De donner vn beau coup d’vn trait qui vole mieux,
Et qui dessus vn cueur puisse mieux mordre & poindre,

Il tire de son cueur le fer pour le contraindre
Et le battre au marteau, l’or fin de ses cheueux,
Pour le bien affiner le trempe dans ses yeux,
Et prend pour l’amorcer de ses graces la moindre.

Il estime ce trait plus cruel que les siens,
Ores qu’ils soient forgez des marteaux lemniens,
A mon dam ie le scay, car à la seule trace

De ce trait rigoureux en moy i’ay recongneu
Du cueur, & des cheueux, des yeux, & de la grace
La puissance du fer, l’or, la trempe, & le feu.

 

En ligne le 01/12/12.
Dernière révision le 31/12/21.