Rémy BELLEAU (1528-1577)
Jadis la fille de Tantale…
Le Préam­bule des
innom­brables
Les Odes d’Anacréon téien,
Paris, André Wechel, 1556.
ouvrir sur Gallica : Ode, pp. 27-28.

Qu’il se voudroit voir transformé
en tout ce qui touche sa maistresse.

IAdis la fille de Tantale
En roch changea sa couleur palle,
Dessus le sable Phrygien,
Et se changea la fille belle
De Pandion, en arondelle,
Comme dit le peuple ancien.

Or’ que pleust aux Dieux que ie fusse
Ton miroüer, afin que ie peusse
Te mirant dedans moi, te voir,
Ou robbe, afin que me portasses,
Ou l’onde en qui tu te lauasses,
Pour mieux tes beautés conceuoir.

Ou le parfum, & la ciuette,
Pour emmusquer ta peau douillette,
Ou le voile de ton tetin,
Ou de ton col la perle fine,
Qui pend sur ta blanche poitrine,
Ou bien maistresse, ton patin.

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Qu’il ſe voudroit voir tranſformé
en tout ce qui touche ſa maiſtresse.

IAdis la fille de Tantale
En roch changea ſa couleur palle,
Deſſus le ſable Phrygien,
Et ſe changea la fille belle
De Pandion, en arondelle,
Comme dit le peuple ancien.

Or’ que pleust aux Dieux que ie fuſſe
Ton miroüer, afin que ie peuſſe
Te mirant dedans moi, te voir,
Ou robbe, afin que me portaſſes,
Ou l’onde en qui tu te lauaſſes,
Pour mieux tes beautés conceuoir.

Ou le parfum, & la ciuette,
Pour emmuſquer ta peau douillette,
Ou le voile de ton tetin,
Ou de ton col la perle fine,
Qui pend ſur ta blanche poitrine,
Ou bien maiſtreſſe, ton patin.

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En ligne le 20/10/25.
Dernière révision le 20/10/25.