Hugues SALEL
(1504-1553)
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L’abbé GOUJET, 1748
 

HUGUES SALEL.

Olivier de Magny avait pleu­ré la mort d’Hugues Salel avant celle de Mel­lin de Saint-Gelais[1]. Ces trois Poètes étaient amis, et s’en­cen­saient mutuel­le­ment. Salel qui a méri­té aus­si les éloges de Clé­ment Marot, naquit à Casals en Quer­cy vers l’an 1504. On ne sait rien de sa famille, ni de sa pre­mière édu­ca­tion. Livré de bonne heure à la pas­sion des vers, qui sai­sit si vio­lem­ment ceux qui sont nés pour la poé­sie, ce fut par là qu’il se fit con­naître. Ce talent lui acquit l’es­time et l’af­fec­tion du Roi Fran­cois Ier qui l’ho­no­ra de la qua­li­té de son Poète, et le com­bla de biens. Comme il avait embras­sé l’État Ecclé­sias­tique, il eut de la libé­ra­lité de ce Prince plu­sieurs bé­né­fices, entre autres l’Abbaye de Saint-Ché­ron, Ordre de saint Augus­tin, Con­gré­ga­tion de France, dans le Fau­bourg de Chartres. […]

Après la mort de Fran­cois Ier arri­vée le 31 mars 1547, il se reti­ra sans son Abbaye de Saint-Cheron, pour y pas­ser le reste de sa vie dans le re­pos et la tran­quil­li­té. Ce fut en ce lieu qu’il mou­rut après une longue ma­la­die, l’an 1553, âgé de quarante-neuf ans et six mois. Je n’ai pas trou­vé de date plus pré­cise. Il vi­vait encore à la fin de mars de l’année que je viens de ci­ter, puisque l’Épître par la­quelle Oli­vier de Ma­gny lui adresse ses Amours est da­tée de Pa­ris le 27 mars 1553. Magny y souhai­tait à Salel une par­faite santé, très longue et très heu­reuse vie : il ne comp­tait pas que son ami fût si près de la mort. […] Pierre de Pas­chal, Gen­til­homme de Lan­gue­doc, His­to­rio­graphe du Roi, com­po­sa pour Salel une Épi­taphe en prose la­tine, qui nous ins­truit d’une par­tie des faits que vous ve­nez de lire ; et Oli­vier de Magny, dans sa pièce inti­tu­lée, l’Ombre de Salel à M. d’Avan­son, en fait faire par le Poète des remer­cie­ments à Pas­chal. Étienne Jo­delle et Claude Bi­net ont consa­cré à la mé­moire du même deux autres Épi­taphes en vers fran­çais : voi­ci celle de Jo­delle : c’est Salel qui parle.

Quercy m’a engendré, les neuf sœurs m’ont appris,
Les Rois m’on enrichi, Homère m’éternise,
La Parque maintenant le corps mortel a pris,
Ma vertu dans les Cieux, l’âme immortelle a mise,
Donc ma seule vertu m’a plus de vie acquise,
Plus de divin savoir, plus de richesse aussi,
Et plus d’éternité, que n’ont pas fait ici
Quercy, les sœurs, les Rois, l’Iliade entreprise.

[…]

L’abbé GOUJET,
Biblio­thèque fran­çaise,
ou His­toire de la Litté­ra­ture fran­çaise,
tome XII, 1748, pp. 1-3
[Gallica, NUMM-50655, PDF_4_6]
(texte modernisé).


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Notes

[1] La « vie » de Hugues Salel fait suite, au début du tome XII de la Biblio­thèque de l’abbé Goujet, à celle de Mel­lin de Saint-Gelais qui ter­mine le tome XI.



c’est une peine

Qui grand travail, et peu d’honneur amène
(Car quoi que fasse un parfait traducteur,
Toujours l’honneur retourne à l’inventeur)

 
 
 
 

Liens

Étude

* On peut lire, sur la « Chasse royale » de Salel, Poé­tique de la diplo­ma­tie : Hugues Salel et l’entrée de Charles Quint en France (1539-1540), un article de John Nassi­chuk paru en 2002 dans le n° 55 du Bul­le­tin de l’Asso­cia­tions d’étude sur l’Hu­ma­nisme, la Réforme et la Renais­sance, publiée sur Per­sée, por­tail de publi­ca­tion élec­tro­nique de revues scien­ti­fiques en sciences humaines et sociales.

Édition en ligne

* Une version élec­tro­nique des dix premiers livres de L’Iliade tra­duits par Salel est en ligne sur le site Iliade Odys­sée : textes, site consa­cré aux tra­duc­tions en fran­çais de l’Iliade et de l’Odys­sée à tra­vers les siècles.

Liens valides au 14/01/24.


 


En ligne le 01/07/13.
Dernière révision le 14/01/24.