Onde tolse Amor
l’Oro, e di
qual vena,
Per far due treccie bionde,
e’n quali spine
Colse le Rose,
e’n qual piaggia
le brine,
Tenere, e
fresche, e die lor
polso, e lena?
Onde le Perle,
in ch’ei
frange, & affrena
Dolci parole,
honeste, e pellegrine?
Onde tante bellezze, e si
diuine
Di quella fronte piu,
che’l Ciel
serena?
Da quali Angeli
mosse, e di qual Spera
Quel celeste cantar, che mi
disface
Si, che
m’auanza homai da
disfar poco?
Di qual Sol nacque l’alma
luce altiera
Di que begliocchi,
ond’i’hò guerra e
pace,
Che mi cuocono’l
cor in ghiaccio,
e’n fuoco.
Où
prit amour et dedans quelle veine
L’or des
cheveux ? et en quelles
épines,
A-t-il cueilli les roses
et les brines,
Pour leur donner
âme,
pouls, et
haleine ?
Où
trouva-t-il les perles, par
qui freine,
Et interrompt paroles
pèlerines ?
Où prit-il tant
de beautés si divines,
Et du beau front celle
hauteur sereine ?
En
quelle Sphère, et de quels anges prit
Ce chant
céleste, avec
qui mon esprit
S’en va de
moi,
ou il s’en faut
bien peu ?
De
quel Soleil mit la
lumière en terre
De ces beaux yeux par qui
j’ai paix et
guerre,
Et tient mon cœur
de feu et glas repu ?
Où prit l’enfant
Amour le fin or qui dora
En mille crêpillons ta tête blondissante ?
En quel jardin prit-il la rose rougissante
Qui le lis argenté de ton teint colora ?
La douce gravité qui ton
front honora,
Les deux rubis balais de ta bouche
alléchante,
Et les rais de cet œil qui doucement m’enchante
En quel lieu les prit-il quand il t’en
décora ?
D’où
prit Amour
encor ces filets et ces laisses,
Ces haims et ces appâts que sans fin tu me dresses
Soit parlant ou riant ou guignant de tes yeux ?
Il prit d’Herme, de Cypre,
et du sein de l’Aurore,
Des rayons du Soleil, et
des Grâces encore,
Ces attraits et ces dons,
pour prendre hommes et Dieux.
De quel rosier,
et de quelles épines,
Cueillit Amour les roses de son teint ?
De quel bel or qui pur tout autre éteint,
Redora-t-il ces blondelettes trines ?
De quels endroits sont ces mains
ivoirines,
Qui m’ont le
cœur
étranglé,
et étreint,
Et d’adorer
doucement m’ont
contraint
Ce vif corail, et ces
perlettes fines ?
Las de quel lieu prit-il encor ce
reste,
Ce doux parler, et ce
chanter céleste,
Par qui son trait des plus fiers est vainqueur ?
Ces grands beautés ne sont
point de la terre,
Ni ces beaux yeux seuls ma paix,
et ma guerre,
Tels biens du ciel me sont chus dans le cœur.
D’où
prit amour,
ce bel or jaunissant,
En quelle veine, en quelle
riche mine,
A-t-il pillé cette esplendeur orine :
Pour faire ce beau cheveu blondissant ?
En quelle épine a son doigt
ravissant,
En quel verger a sa main infantine,
Cueilli la rose, en
blancheur purpurine ?
Et le bouton doublement rougissant ?
Quel Orient a ce Dieu
déperlé
Pour faire ce rang doublement perlé
Qui chasse, et tient la
parole doucette !
De quelle aurore,
a-t-il ôté ce front ?
De quel démon dedans le cercle rond,
Ce chant divin, cette voix
Angelette ?
louanges de sa dame.
De quel lieu et de quel filon Amour a-t-il extrait l’or dont il a formé les deux tresses blondes ? Et parmi quelles épines et sur quelle plaine a-t-il recueilli ces roses, cette neige délicate et fraîche, à qui il a donné le pouls et l’haleine ?
Où trouva-t-il les perles dont il a fait la barrière et le frein des douces, honnêtes et ravissantes paroles ? ou les beautés sans nombre et divines de ce front plus serein que les cieux ?
De quels anges ou de quelle sphère sont venus ces chants célestes qui me consument de telle sorte, que désormais il me reste peu à consumer ?
Quel soleil a engendré les rayons sublimes et surhumains des beaux yeux arbitres de mes luttes et de mon repos, qui me cuisent le cœur dans la glace et dans le feu ?
Où
prit amour et dedans quelle veine
L’or des
cheveux ? et en quelles
épines,
A-t-il cueilli les roses
et les brines,
Pour leur donner
âme,
pouls, et
haleine ?
Où
trouva-t-il les perles, par
qui freine,
Et interrompt paroles
pèlerines ?
Où prit-il tant
de beautés si divines,
Et du beau front celle
hauteur sereine ?
En
quelle Sphère, et de quels anges prit
Ce chant
céleste, avec
qui mon esprit
S’en
va de moi,
ou il s’en faut
bien peu ?
De
quel Soleil mit la
lumière en terre
De ces beaux yeux par qui
j’ai paix et
guerre,
Et tient mon cœur
de feu et glas repu ?
Où prit l’enfant
Amour le fin or qui dora
En mille crêpillons ta tête blondissante ?
En quel jardin prit-il la rose rougissante
Qui le lis argenté de ton teint colora ?
La douce gravité qui ton
front honora,
Les deux rubis balais de ta bouche
alléchante,
Et les rais de cet œil qui doucement m’enchante
En quel lieu les prit-il quand il t’en
décora ?
D’où
prit Amour encor ces filets et ces laisses,
Ces haims et ces appâts que sans fin tu me dresses
Soit parlant ou riant ou guignant de tes yeux ?
Il prit d’Herme, de Cypre,
et du sein de l’Aurore,
Des rayons du Soleil, et
des Grâces encore,
Ces attraits et ces dons,
pour prendre hommes et Dieux.
De quel rosier,
et de quelles épines,
Cueillit Amour les roses de son teint ?
De quel bel or qui pur tout autre éteint,
Redora-t-il ces blondelettes trines ?
De quels endroits sont ces mains
ivoirines,
Qui m’ont le
cœur
étranglé,
et étreint,
Et d’adorer
doucement m’ont
contraint
Ce vif corail, et ces
perlettes fines ?
Las de quel lieu prit-il encor ce
reste,
Ce doux parler, et ce
chanter céleste,
Par qui son trait des plus fiers est vainqueur ?
Ces grands beautés ne sont
point de la terre,
Ni ces beaux yeux seuls ma paix,
et ma guerre,
Tels biens du ciel me sont chus dans le cœur.
D’où
prit amour,
ce bel or jaunissant,
En quelle veine, en quelle
riche mine,
A-t-il pillé cette esplendeur orine :
Pour faire ce beau cheveu blondissant ?
En quelle épine a son doigt
ravissant,
En quel verger a sa main infantine,
Cueilli la rose, en
blancheur purpurine ?
Et le bouton doublement rougissant ?
Quel Orient a ce Dieu
déperlé
Pour faire ce rang doublement perlé
Qui chasse, et tient la
parole doucette !
De quelle aurore,
a-t-il ôté ce front ?
De quel démon dedans le cercle rond,
Ce chant divin, cette voix
Angelette ?
louanges de sa dame.
De quel lieu et de quel filon Amour a-t-il extrait l’or dont il a formé les deux tresses blondes ? Et parmi quelles épines et sur quelle plaine a-t-il recueilli ces roses, cette neige délicate et fraîche, à qui il a donné le pouls et l’haleine ?
Où trouva-t-il les perles dont il a fait la barrière et le frein des douces, honnêtes et ravissantes paroles ? ou les beautés sans nombre et divines de ce front plus serein que les cieux ?
De quels anges ou de quelle sphère sont venus ces chants célestes qui me consument de telle sorte, que désormais il me reste peu à consumer ?
Quel soleil a engendré les rayons sublimes et surhumains des beaux yeux arbitres de mes luttes et de mon repos, qui me cuisent le cœur dans la glace et dans le feu ?
textes
modernisés
[R]
En ligne le
30/10/20.
Dernière révision le 10/11/24.