Jean VAUQUELIN de LA FRESNAYE (1536-1607)
Ciel, vous êtes cruel !…
Le Préam­bule des
innom­brables
Le Tombeau de Monsieur Rouxel,
Caen, Jacques Le Bas, 1586 [Caen, 1872].
ouvrir sur Gallica : Pastorale sur le tombeau de J. Rouxel, [extrait], p. 283.

[…] 

Ciel, vous estes cruel ! Que tout dorenauant
Aille d’autre façon, son contraire suiuant :
Que le loup couard fuye aux brebis enhardies :
Que nos grand’s forests soyent d’orenges embellies :
Que nos arbres fruitiers portent l’anis, le tin,
Le narcis, l’amaranthe & le vert iassemin,
Et qu’ores les genests le pur baume degoutent :
Et les hibous au cygne à debatre se boutent :
Tytire soit Orphee, Orphee en ses forests,
Et qu’entre les Dauphins soit Arion après,
Puis que le Ciel d’ici le meilleur nous emporte :
Chantez mes vers, chantez en pitoyable sorte,
Qu’heureux est l’enfançon qui meurt dés le berceau.
Pleurez Muses, pleurez, pleurez sur ce tombeau !

[…] 

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

[…] 

Ciel, vous eſtes cruel ! Que tout dorenauant
Aille d’autre façon, ſon contraire ſuiuant :
Que le loup couard fuye aux brebis enhardies :
Que nos grand’s foreſts ſoyent d’orenges embellies :
Que nos arbres fruitiers portent l’anis, le tin,
Le narcis, l’amaranthe & le vert iaſſemin,
Et qu’ores les geneſts le pur baume degoutent :
Et les hibous au cygne à debatre ſe boutent :
Tytire ſoit Orphee, Orphee en ſes foreſts,
Et qu’entre les Dauphins ſoit Arion apres,
Puis que le Ciel d’ici le meilleur nous emporte :
Chantez mes vers, chantez en pitoyable ſorte,
Qu’heureux eſt l’enfançon qui meurt dés le berceau.
Pleurez Muſes, pleurez, pleurez ſur ce tombeau !

[…] 

 

En ligne le 21/05/14.
Dernière révision le 04/10/25.