À l’homme nu ses vêtements j’arrache,
Dedans un crible eau je pense emporter.
JEAN VAUQUELIN DE LA FRESNAYE.
Vous venez de voir que Desportes eut pour ami et pour panégyriste Jean Vauquelin, sieur de la Fresnaye-au-Sauvage, de Sassy, Boëssey, les Yveteaux, les Aulnez et d’Arri [1]. Ces deux amis étaient dignes l’un de l’autre ; tous deux aimaient la Poésie, tous deux y réussirent pour leur temps. La seule différence que j’y trouve, c’est que Desportes possesseur de plusieurs bénéfices employa la plus grande partie de sa vie à composer des Poésies amoureuses, et que Vauquelin, Laïc, Conseiller du Roi, et Président au Baillage et Siège Présidial de Caen, s’occupa peu de ce genre de Poésie, et ne s’en occupa que dans sa première jeunesse.
Vauquelin naquit en 1536 à la Fresnaye, Terre de sa famille, près de Falaise en Normandie. Il marque ainsi le temps de sa naissance à la fin d’une de ses Satires :
Et justement en l’an
naissance pris j’avoye
Que le grand Roi François conquêta la Savoie.
Ce qui arriva, selon M. de Thou, en l’année 1536. […]
L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la
Littérature française,
tome XIV, 1752, pp. 78-79
[Gallica, NUMM-50657, PDF_81_82]
(texte modernisé).
Notes
[1] La « vie » de Jean Vauquelin succède dans la Bibliothèque de l’abbé Goujet à celle de Desportes.
En ligne le 10/05/14.
Dernière révision le 09/07/21.