Les prophètes corbeaux
chantres des sépultures,
D’un croa, cra, croa,
prédisent les injures
[…]
Notre auteur était de ces poètes-soldats comme il y en eut tant à cette époque troublée de la fin du XVIe siècle, comme furent Claude de Trellon, le capitaine Lasphrise, Du Bartas, Odet de La Noue et le grand satirique d’Aubigné.
Alexandre de Pontaymery ou Pontaymerie, seigneur de Focheran, naquit à Montélimart vers le milieu du siècle et vécut jusqu’eux premières années du règne de Louis XIII. Gentilhomme protestant, il paraît s’être attaché particulièrement à la fortune du duc de Lesdiguières, protestant comme lui et son compatriote, parmi les troupes duquel il combattit – lui-même nous l’apprend dans ses œuvres – au siège de Montélimart (1587) et à la bataille de Pontcharra [1] (septembre 1591) gagnée par le futur connétable contre l’ambitieux duc de Savoie, Charles-Emmanuel Ier. On sait de même par les confidences du poète qu’il avait fait un voyage en Italie, où il était demeuré vingt-deux mois visitant les principales villes, et qu’il en était revenu profondément indigné des mœurs du pays. Des traces de ce voyage et de cette indignation sont visibles dans l’hymne où l’écrivain a chanté La Rochelle, et il faut croire que, contre Milan, sa rancune était restée bien vive, car c’est la grande capitale Lombarde qu’il y a chargée de toute sa fureur : « Milan éhonté », c’est ainsi qu’il l’appelle. […]
Paul GAUDIN,
Hymne sur La Rochelle, par Alexandre de Pontaymery,
1875,
Notice préliminaire, pp. 8-9,
[Gallica, NUMM-5707573, PDF_13_14].
Notes de P. Gaudin
[1] Pontcharra-sur-Bréda, bourg de l’Isère, sur les confins de la Savoie, une des stations de chemin de fer de Grenoble à Chambéry.
…et le mets très certain
Des loups caravanés à l’exil de la faim
En ligne le 02/09/10.
Dernière révision le 28/11/21.