Jacques PELETIER du Mans (1517-1582)
Si tu n’es Vent…
Lyon, Jean de Tournes, 1555.

Si tu n’es Vent, Amour, doncques qu’es-tu ?
En haut, en bas à ton gré tu me pousses :
Deçà, delà m’ébranlent tes secousses :
Je suis ton arbre, et je suis ton fétu.

Or nu je suis, or de feuilles vêtu :
Or tu m’es coi, ores tu te courrouces :
Or rudes sont, or tes haleines douces :
Tu as d’éteindre et d’allumer vertu.

Tu es Zéphyre, et mes ris sont tes fleurs :
Tu es un Austre, et tes eaux sont mes pleurs :
Tu es Borée, et mon cœur est ta glace :

Tu es Cecie, et ta Nue je suis.
Tu ne fais rien, bref, que le Vent ne fasse,
Fors que tu peux entrer sans t’ouvrir l’huis.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Si tu n’es Vent, Amour, doncques qu’es-tu ?
En haut, en bas à ton gré tu me pousses :
Deçà, delà m’ébranlent tes secousses :
Je suis ton arbre, et je suis ton fétu.

Or nu je suis, or de feuilles vêtu :
Or tu m’es coi, ores tu te courrouces :
Or rudes sont, or tes haleines douces :
Tu as d’éteindre et d’allumer vertu.

Tu es Zéphyre, et mes ris sont tes fleurs :
Tu es un Austre, et tes eaux sont mes pleurs :
Tu es Borée, et mon cœur est ta glace :

Tu es Cecie, et ta Nue je suis.
Tu ne fais rien, bref, que le Vent ne fasse,
Fors que tu peux entrer sans t’ouvrir l’huis.

 

En ligne le 19/12/09.
Dernière révision le 22/05/21.