Antoine de NERVÈZE (v. 1558-après 1622)
Beaux Cheveux mes liens…
Poitiers, François Lucas, 1605.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, "XLV", p. "23".

Beaux Cheveux mes liens, qui retenez mon âme
Sous vos appâts dorés, et qui me faites voir
Tout autant de prisons qu’on peut apercevoir
En vous de filets d’or dont amour fait sa trame.

Vous ombragez un œil, qui de sa vive flamme
Embraserait mon cœur, si vous pour y pourvoir
Ne lui donniez cette ombre, et pour votre pouvoir
Ne serviez de nuage au Soleil qui m’enflamme.

Toutefois ses rayons perçant votre épaisseur
Sont entrés dans mes yeux pour passer dans mon cœur,
Où mon deuil à présent fait de mes pleurs une onde,

Afin que ce Soleil qui va luire autre part,
Quittant mon horizon par son cruel départ,
Eût son couchant dans l’eau comme celui du monde.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Beaux Cheveux mes liens, qui retenez mon âme
Sous vos appâts dorés, et qui me faites voir
Tout autant de prisons qu’on peut apercevoir
En vous de filets d’or dont amour fait sa trame.

Vous ombragez un œil, qui de sa vive flamme
Embraserait mon cœur, si vous pour y pourvoir
Ne lui donniez cette ombre, et pour votre pouvoir
Ne serviez de nuage au Soleil qui m’enflamme.

Toutefois ses rayons perçant votre épaisseur
Sont entrés dans mes yeux pour passer dans mon cœur,
Où mon deuil à présent fait de mes pleurs une onde,

Afin que ce Soleil qui va luire autre part,
Quittant mon horizon par son cruel départ,
Eût son couchant dans l’eau comme celui du monde.

 

En ligne le 28/02/18.
Dernière révision le 11/11/22.