QUe
tout partout dorénavant se mue :
Soit désormais
Amour
soûlé de
pleurs,
Des chênes
durs
puissent naître les
fleurs,
Au choc
des vents
l’eau
ne soit plus émue,
Du
cœur
des rocs
le miel
dégoutte et sue,
Soient du printemps
semblables les couleurs,
L’été
soit
froid,
l’hiver
plein de chaleurs,
De foi
la terre
en tous endroits soit nue :
Tout soit changé, puisque le
nœud
si fort
Qui m’étreignait, et que la seule
mort
Devait couper, ma Dame
veut défaire.
Pourquoi
d’Amour
méprises-tu la
loi ?
Pourquoi fais-tu ce qui ne se peut faire ?
Pourquoi romps-tu si faussement ta
foi ?
Que tout partout.) Il désire, que toutes choses impossibles, et contre nature se fassent : parce que quelqu’une lui a rompu la foi, ce qu’auparavant, il eût estimé du tout impossible. Il est certain, que ce Sonnet n’appartient en rien à Cassandre. Soit désormais Amour soûlé de pleurs.) Ce que Virgile dit être impossible.
Nec lacrymis crudelis Amor,
nec gramina riuis,
Nec cythiso saturantur apes, nec fronde
capellæ.
[« L’Amour cruel ne se rassasie pas de larmes, pas plus que les prés d’eau, / les abeilles de cythise, les chèvres de feuillage. », Bucoliques, X, 29-30.]
Une sentence semblable à celle de ce sonnet est dans Virgile, en l’Églogue huitième.
Nunc et oues ultro fugiat
lupus, aurea duræ
Mala ferant quercus, Narcisso floreat alnus.
[« Que désormais le loup fuie les brebis, les chênes durs portent des pommes d’or, l’aulne soit fleuri du narcisse. », Bucoliques, VIII, 52-53.]
Et ce qui suit après.
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[texte modernisé]
[R]
En ligne le
18/12/11.
Dernière révision le 25/09/21.