Simon GOULART (1543-1628)
Mon âge, ô Dieu…

Mon aage, o Dieu, à la rose ressemble,
Qui se monstrant excellente au matin
Sur son rosier, est faite le butin,
De quelque main, qui vn bouquet assemble.

Sa vie aussi, est d’vn iour, ce me semble:
Le lendemain elle tend au declin.
Puis le soleil dessus son chef enclin,
En demi iour toute vigueur luy emble.

Tout mon beau lustre est d’vn iour seulement.
La mort acourt, qui ne craint nullement,
Me retrancher des espines du monde.

Rose, apren moy de tous iours mediter,
Qu’en moins de rien, il faudra tout quitter:
Et que fol est qui es heures se fonde.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Mon aage, o Dieu, à la rose ressemble,
Qui se monstrant excellente au matin
Sur son rosier, est faite le butin,
De quelque main, qui vn bouquet assemble.

Sa vie aussi, est d’vn iour, ce me semble:
Le lendemain elle tend au declin.
Puis le soleil dessus son chef enclin,
En demi iour toute vigueur luy emble.

Tout mon beau lustre est d’vn iour seulement.
La mort acourt, qui ne craint nullement,
Me retrancher des espines du monde.

Rose, apren moy de tous iours mediter,
Qu’en moins de rien, il faudra tout quitter:
Et que fol est qui es heures se fonde.

 

En ligne le 25/01/15.
Dernière révision le 09/05/21.