Jacques de COURTIN (v. 1560-1584)
Que me servent ces cris…
Paris, Gilles Beys, 1581.

Que me seruent ces cris, & que me sert encore
L’escadron enflamé de mes soupirs bouillans,
Que me sert d’epancher tant de pleurs decoulans,
Soit que le iour nous laisse, ou qu’il nous recolore.

Mes cris ne flechiront la Fiere que i’adore,
Mes soupirs n’echauffront ses glaçons violans,
Et la mer de mes pleurs ondeusement coulans
Ne vaincra sa durté qui touiours me deuore.

Las ie le connoy bien, ma voix s’euanouist,
Mon cueur pressé de dueil peu à peu s’affoiblist,
Et mes pleurs ia taris ne sçauroient plus flotter,

Toute fois par mes cris, mes soupirs, & mes larmes,
Ie n’ay peu ny flechir, n’enflamer, ne donter
Sa fierté, ses glaçons, ny ses dures alarmes.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Que me ſeruent ces cris, & que me ſert encore
Leſcadron enflamé de mes ſoupirs bouillans,
Que me ſert depancher tant de pleurs decoulans,
Soit que le iour nous laiſſe, ou quil nous recolore.

Mes cris ne flechiront la Fiere que iadore,
Mes ſoupirs nechauffront ſes glaçons violans,
Et la mer de mes pleurs ondeuſement coulans
Ne vaincra ſa durté qui touiours me deuore.

Las ie le connoy bien, ma voix ſeuanouiſt,
Mon cueur preßé de dueil peu à peu ſaffoibliſt,
Et mes pleurs ia taris ne ſçauroient plus flotter,

Toute fois par mes cris, mes ſoupirs, & mes larmes,
Ie nay peu ny flechir, nenflamer, ne donter
Sa fierté, ſes glaçons, ny ſes dures alarmes.

 

En ligne le 27/06/09.
Dernière révision le 04/10/24.