ACROSTICHE
FIGURÉ
F
rançois Prince
parfait, F
leur des Princes
de
France,
RegaR
dant à
regRet,
l’étR
angère
arRogance,
A n
i
m A nt son Ardeur
au mAlheur
des FrA
nçois,
N oble
PriNce
douté, race
de
Nos vieux Rois,
Courageux
Chevalier
aux
renContres
de
guerre,
O ù
l’
hOnneur te cOnduit puisant fOudre
et tOnnerre,
I m Itateur
des RoIs
courtoIs
victorIeux,
Seigneur
aimant le
pluS
les
gens
induStrieux,
Doué
Des plus
beaux Dons
D’un Prince les
plus Dignes,
Estimant
lEs
vErtus,
plus que lEs
biEns
insignes,
Brave
esprit Bien
- disant, amoureux des Beaux
vers,
Oeilladant
dOucement
ceux qui plus sOnt diserts.
Vois SeigneVr
vertVeux
ces vers qVe
je te Voue,
R a R
e ouvrage & pRésent
du Roi
qui le feu
Roue,
Balançant
le
travail
But
de
mon grand
laBeur,
Ou l’Objet d’un tel
dOn, tu
lui dOnn’ras
hOnneur,
Ne
visaNt
taNt au vers,
qu’à sa
fiN,
débonNaire,
JEAN GRISEL.
Jean Grisel, de Rouen, a chanté pareillement les louanges d’Henri IV, mais il assure que la flatterie n’a point dicté ses éloges. [1]
Ce n’est pas pour vous
flatter, Sire,
Que Grand j’entreprends de vous dire ;
Mon vers naturel et sans art
Au mensonge n’eut jamais part…
Pour moi, je dis ce que j’entends
Aux lieux où pour passer mon temps
Mon vague pas souvent me mène, &c.
Grisel fait cette protestation en commençant ses Martiales visions, poème dans lequel il feint de voir en songe toutes et chacune des actions glorieuses d’Henri IV qu’il détaille l’une après l’autre par ordre et sans aucun art. Ce n’est qu’une longue narration historique de la vie du Roi jusqu’en 1599.
Cette histoire en vers est suivie d’un dessein de Mascarade devant le Roi, de Sonnets, de vers sur la paix, de Quatrains, de vœux aux Dieux antiques, à Jupiter, à Mercure, à Diane, &c., des Amours de l’Auteur, et d’un Bouquet poétique. Les Amours contiennent des Sonnets, et autres pièces, pleines de fadeur. Le Bouquet est composé d’acrostiches, de Madrigaux, d’Odes et autres poésies diverses. On y lit une longue Ode à M. Du Perron, alors Évêque d’Evreux ; et une autre à M. Denyau, Avocat à Rouen, compagnon d’étude de l’Auteur.
Il paraît par le court avis au lecteur qui termine ce recueil, que Grisel avait composé une histoire détaillée du règne d’Henri IV et diverses autres poésies qu’il se promettait de publier si ce premier recueil était bien reçu. Je ne connais que celui dont je viens de rendre compte. J’ai parlé ailleurs d’Hercule Grisel [a], Prêtre qui était aussi de Rouen, et apparemment frère, ou proche parent de Jean.
L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la
Littérature française,
tome XIII, 1752, pp. 451-453
[Gallica, NUMM-50656, PDF_477_479]
(texte modernisé).
Notes
[1] La « vie » de Jehan Grisel succède dans la Bibliothèque de l’abbé Goujet à celle de Thimothée de Chillac dont le dernier paragraphe contient les phrases suivantes : « […] C’est Gabrielle d’Estrée, Duchesse de Beaufort, et Marquise de Montceaux, qui occupe la plus grande partie de ces dernières poésies de Chillac. Épitaphes, Complaintes, Stances, Sonnets, tout concourt à louer cette femme qui n’a été célèbre que par ses amours. On ne craint pas même de la placer au rang des Dieux ; on veut qu’Henri IV regarde la mort de Gabrielle comme une des plus grande pertes qu’il ait pu faire. Quel excès d’extravagance et de basse flatterie ! »
[a] Note marginale : «Biblioth. Fr. nouv. édit. t. 6 167 & 265.»
En ligne le 12/12/04.
Dernière révision le 05/05/22.