Jehan GRISEL
(1567-1622)
Dernier poème en ligne :
1599 : Plus il nous semble étroit…
 





ACROSTICHE FIGURÉ
 

F rançois   Prince    parfait, F leur   des   Princes    de     France,
RegaR dant    à      regRet,   l’étR angère               arRogance,
A  n  i  m  A nt son Ardeur    au    mAlheur des FrA nçois,
N oble        PriNce     douté,     race    de       Nos vieux Rois,
Courageux      Chevalier         aux            renContres  de  guerre,
O ù   l’  hOnneur te cOnduit puisant fOudre et tOnnerre,
I  m  Itateur         des    RoIs     courtoIs               victorIeux,
Seigneur     aimant      le      pluS       les       gens       induStrieux,
Doué  Des   plus    beaux   Dons  D’un Prince les plus Dignes,
Estimant    lEs          vErtus,  plus  que  lEs        biEns  insignes,
Brave    esprit   Bien - disant,  amoureux des Beaux   vers,
Oeilladant       dOucement  ceux  qui  plus   sOnt  diserts.
Vois SeigneVr   vertVeux  ces   vers   qVe  je   te  Voue,
R a     R e ouvrage &    pRésent du Roi    qui   le    feu  Roue,
Balançant    le      travail         But     de    mon     grand    laBeur,
Ou l’Objet d’un  tel   dOn, tu   lui  dOnn’ras             hOnneur,
Ne      visaNt      taNt au  vers,  qu’à  sa  fiN, débonNaire,

 

 
L’abbé GOUJET, 1752
 

JEAN GRISEL.

Jean Grisel, de Rouen, a chan­té pareil­le­ment les louanges d’Henri IV, mais il assure que la flat­te­rie n’a point dic­té ses éloges.[1]

Ce n’est pas pour vous flatter, Sire,
Que Grand j’entreprends de vous dire ;
Mon vers naturel et sans art
Au mensonge n’eut jamais part…
Pour moi, je dis ce que j’entends
Aux lieux où pour passer mon temps
Mon vague pas souvent me mène, &c.

Grisel fait cette pro­tes­ta­tion en com­men­çant ses Mar­tiales visions, poème dans le­quel il feint de voir en songe toutes et cha­cune des actions glo­rieuses d’Hen­ri IV qu’il dé­taille l’une après l’autre par ordre et sans aucun art. Ce n’est qu’une longue narra­tion histo­rique de la vie du Roi jus­qu’en 1599.

Cette his­toire en vers est suivie d’un des­sein de Masca­rade devant le Roi, de Sonnets, de vers sur la paix, de Qua­trains, de vœux aux Dieux antiques, à Jupi­ter, à Mer­cure, à Diane, &c., des Amours de l’Au­teur, et d’un Bou­quet poé­tique. Les Amours contiennent des Son­nets, et autres pièces, pleines de fa­deur. Le Bou­quet est com­po­sé d’acro­stiches, de Madri­gaux, d’Odes et autres poé­sies di­verses. On y lit une longue Ode à M. Du Per­ron, alors Évêque d’Evreux ; et une autre à M. Denyau, Avo­cat à Rouen, com­pa­gnon d’étude de l’Auteur.

Il paraît par le court avis au lec­teur qui ter­mine ce recueil, que Gri­sel avait com­po­sé une his­toire détail­lée du règne d’Hen­ri IV et diverses autres poé­sies qu’il se pro­met­tait de publier si ce pre­mier recueil était bien reçu. Je ne connais que celui dont je viens de rendre compte. J’ai par­lé ail­leurs d’Her­cule Gri­sel[a], Prêtre qui était aus­si de Rouen, et appa­rem­ment frère, ou proche parent de Jean.

L’abbé GOUJET,
Biblio­thèque fran­çaise,
ou His­toire de la Litté­ra­ture fran­çaise,
tome XIII, 1752, pp. 451-453
[Gallica, NUMM-50656, PDF_477_479]
(texte modernisé).


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Notes

[1] La « vie » de Jehan Grisel suc­cède dans la Biblio­thèque de l’abbé Gou­jet à celle de Thimo­thée de Chil­lac dont le der­nier para­graphe contient les phrases sui­vantes : « […] C’est Gabri­el­le d’Estrée, Duchesse de Beau­fort, et Mar­quise de Mont­ceaux, qui occupe la plus grande par­tie de ces der­nières poé­sies de Chil­lac. Épi­taphes, Com­plaintes, Stances, Son­nets, tout concourt à louer cette femme qui n’a été célèbre que par ses amours. On ne craint pas même de la pla­cer au rang des Dieux ; on veut qu’Hen­ri IV regarde la mort de Gabrielle comme une des plus grande pertes qu’il ait pu faire. Quel excès d’extra­va­gance et de basse flat­te­rie ! »


[a] Note marginale : «Biblioth. Fr. nouv. édit. t. 6 167 & 265.»









En ligne le 12/12/04.
Dernière révision le 05/05/22.