Didon. Reine, misérable, pudique, infortunée, sidonienne, désespérée, folle, amoureuse, riche, insensée, furieuse, ardente, vagabonde, princesse, phénicienne, malheureuse, furibonde, étrange ou étrangère, tyrienne, larmeuse, belle, errante, carthaginoise.
Virgile dit qu’Énée après la destruction de Troie, s’étant mis sur la mer, vint par la tempête des vents à Carthage, où Didon qui en était Reine et qui l’avait fait bâtir s’enamoura de lui, et pource qu’il la laissa se fit mourir. Aucuns disent que ce discours est fabuleux, et racontent que Didon, autrement nommée Élise fille de Bélus Roi des Tyriens, fut en premières noces femme de Sichée, et voyant qu’Iarbe Roi de Gétulie la voulait par force épouser, elle aima mieux soi-même se donner la mort que de condescendre à sa volonté, et par ce moyen conserver l’honneur du premier lit qui eût été pollu de ces secondes noces.
Maurice de LA PORTE, Les
Épithètes, 1571,
ff. 81v°-82r° [Gallica, NUMM-50715, PDF_169_170]
(texte modernisé).
DIDON, nommée aussi Élise,
princesse de Tyr, fille de Bélus, était
sœur de Pygmalion et épouse de
Sichée. Forcée de quitter sa
patrie à cause des cruautés de son
frère, qui avait fait périr Sichée
pour s’emparer de ses
trésors, elle s’enfuit en
Afrique, où elle fonda Carthage, vers 860
ou 880 av. J.-C. On raconte que, pour se soustraire aux
poursuites d’Iarbas, roi des
Gétules, qui voulait la forcer
à l’épouser, elle se
précipita sur un bûcher
et s’y frappa d’un poignard.
Virgile, par un anachronisme permis
au poète, fait vivre Didon du temps
d’Énée (auquel elle est
postérieure de 300 ans), et feint
qu’éprise du héros troyen, elle ne put
survivre à son départ. Didon a
fourni à Jodelle, à
Scudéry, à Lefranc de
Pompignan, à Marmontel,
des sujets de tragédie, et à
P. Guérin le sujet
d’un
de ses meilleurs tableaux.
Marie-Nicolas BOUILLET,
Dictionnaire universel d’Histoire et de
Géographie,
vingt-sixième édition, 1878,
p. 529
[Gallica, NUMM-4849].
Didon. Roine, miserable, pudique, infortunee, sidonienne, desesperee, fole, amoureuse, riche, insensee, furieuse, ardente, vagabonde, princesse, phenicienne, malheureuse, furibonde, estrange ou estrangere, tyrienne, larmeuse, belle, errante, carthaginoise.
Virgile dict qu’Ænee apres la destruction de Troie, s’estant mis sur la mer, vint par la tempeste des vens à Carthage, où Didon qui en estoit Roine & qui l’auoit fait bastir s’enamoura de lui, & pource qu’il la laissa se fit mourir. Aucuns disent que ce discours est fabuleus, & racontent que Didon, autrement nommee Elise fille de Belus Roi des Tyriens, fut en premieres nopces femme de Sichee, & voiant qu’Iarbes Roi de Getulie la vouloit par force espouser, elle aima mieux soi-mesme se donner la mort que de condescendre à sa volonté, & par ce moien conseruer l’honneur du premier lict qui eust esté pollu de ces secondes nopces.
Maurice de LA PORTE, Les
Epithetes, 1571,
ff. 81v°-82r° [Gallica, NUMM-50715, PDF_169_170]
(texte original).