Venise, Vindelinus de Spira, 1470, f° 92r° [←Gallica].

LAura chel uerde lauro & laureo crine

soauemente sospirando moue
fa con sue uiste leggiadrette & noue
lanime da lor corpi pellegrine
candida rosa nata in dure spine
quando fia chi sua pari al mondo troue
gloria di nostra etate o uiuo gioue
manda prego il mio in prima chel suo fine

S ichio non ueggia il gran publico danno
elmondo rimaner senzal suo sole
ne gliocchi miei che luce altra non anno
ne lalma che pensar daltro non uole
ne lorecchie chudir altro non sanno
senza loneste sue dolci parole

Avignon, B. Bonhomme, 1555, I, LXXIII, p. 81-82 [←Gallica].

Quand Laure fait doulcement esmouuoir
Ce uerd Laurier, & ses cheueux dorez,
Lors mes espris uagues & essorez
Sortent de moy pour un grand cas sauoir.

Pourras tu onc, o noble fleur, auoir
Pareille au monde, & autant dhonnorer?
Vray roy des rois, que deuons adorer,
Fais moy ma fin plus tost que delle uoir.

Que ie ne uoye un tel mal non pareil,
Ne demeurer ce monde sans Soleil,
Ne mes deux yeux sans lunique clarté.

Quautre ne peut mon ame resiouyr,
Ne mon oreille autre uoix peut oyr,
Que les beaux dictz de la mesme beauté.

Gramont, L’aure dont l’ha­leine… (1842)   ↓   ↑   ⇑  →t.m.
Poésies de Pétrarque, « Du vivant de Laure »,
Paris, Paul Masgana, 1842, sonnet CCVIII, p. 166 [←Gallica].

il prie le ciel de le faire mourir avant sa dame.

L’aure dont l’ha­leine dé­li­cieuse agite le vert Lau­rier et l’or de la belle che­ve­lure, fait, par ses jeux gra­cieux et nou­veaux, émi­grer les âmes de leurs corps.

C’est une rose can­dide éclose par­mi de cruelles épines ! Quand trou­vera-t-on sa pa­reille en ce monde ? C’est la gloire de notre âge ! Ô vi­vant Ju­pi­ter, je t’en sup­plie, ordonne mon tré­pas avant le sien ;

Afin que je ne voie pas cette grande et pu­blique ca­la­mi­té, et le monde pri­vé de son so­leil, ain­si que mes yeux qui n’ont pas d’autre lu­mière ;

Et mon âme, qui re­pousse toute autre pen­sée, et mes oreilles qui ne savent écou­ter que ses chastes et douces pa­roles.

























Avignon, B. Bonhomme, 1555, I, LXXIII, p. 81-82 [←Gallica].

Quand Laure fait doulcement esmouuoir
Ce uerd Laurier, & ses cheueux dorez,
Lors mes espris uagues & essorez
Sortent de moy pour un grand cas sauoir.

Pourras tu onc, o noble fleur, auoir
Pareille au monde, & autant dhonnorer?
Vray roy des rois, que deuons adorer,
Fais moy ma fin plus tost que delle uoir.

Que ie ne uoye un tel mal non pareil,
Ne demeurer ce monde sans Soleil,
Ne mes deux yeux sans lunique clarté.

Quautre ne peut mon ame resiouyr,
Ne mon oreille autre uoix peut oyr,
Que les beaux dictz de la mesme beauté.

Gramont, L’aure dont l’ha­leine… (1842)   ↓   ↑   ⇑ o
Poésies de Pétrarque, « Du vivant de Laure »,
Paris, Paul Masgana, 1842, sonnet CCVIII, p. 166 [←Gallica].

il prie le ciel de le faire mourir avant sa dame.

L’aure dont l’ha­leine dé­li­cieuse agite le vert Lau­rier et l’or de la belle che­ve­lure, fait, par ses jeux gra­cieux et nou­veaux, émi­grer les âmes de leurs corps.

C’est une rose can­dide éclose par­mi de cruelles épines ! Quand trou­vera-t-on sa pa­reille en ce monde ? C’est la gloire de notre âge ! Ô vi­vant Ju­pi­ter, je t’en sup­plie, ordonne mon tré­pas avant le sien ;

Afin que je ne voie pas cette grande et pu­blique ca­la­mi­té, et le monde pri­vé de son so­leil, ain­si que mes yeux qui n’ont pas d’autre lu­mière ;

Et mon âme, qui re­pousse toute autre pen­sée, et mes oreilles qui ne savent écou­ter que ses chastes et douces pa­roles.

























textes originaux
[R]

 

En ligne le 13/05/24.
Dernière révision le 07/02/25.