Jacques PELETIER du Mans (1517-1582)
De vie et mort…
Lyon, Jean de Tournes, 1555.

De vie et mort par tour me faut nourrir :
L’espoir trompeur, vivant me fortifie :
Le dur travail, la mort me signifie :
La mort me nuit, me voulant secourir :

Car quand sur moi je l’avise courir,
Tant en la fin de mes maux je me fie,
Que la grand’joie à coup me vivifie :
Ainsi ne peux ne vivre ne mourir.

Vivant je meurs, pource je ne peux vivre :
Mourant je vis, pource mort ne me prend :
Ma triste vie à mort joyeux me livre,

Joyeuse mort à la vie me rend.
En cet état, sur l’incessante roue
Amour de moi, par vie et mort se joue.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

De vie et mort par tour me faut nourrir :
L’espoir trompeur, vivant me fortifie :
Le dur travail, la mort me signifie :
La mort me nuit, me voulant secourir :

Car quand sur moi je l’avise courir,
Tant en la fin de mes maux je me fie,
Que la grand’joie à coup me vivifie :
Ainsi ne peux ne vivre ne mourir.

Vivant je meurs, pource je ne peux vivre :
Mourant je vis, pource mort ne me prend :
Ma triste vie à mort joyeux me livre,

Joyeuse mort à la vie me rend.
En cet état, sur l’incessante roue
Amour de moi, par vie et mort se joue.

 

En ligne le 22/03/08.
Dernière révision le 22/05/21.