Sur le trespas de Marie Preuost,
Madamoiselle
de Vau-berault ma mere.
SI i’ay vescu, ore il faut que ie meure,
Si i’ay parlé, ie
manque de
propos,
Si i’ay dormy, ie n’ay
plus de repos,
Si i’ay chanté, ie souspire à ceste
heure.
Si i’ay marché,
maintenant ie demeure,
Si i’ay vaincu, ie doute les
assaux,
Si i’eu des biens,
ie n’ay plus que des
maux,
Et si i’ay ry, las ! il faut que ie pleure.
Si i’ay
ioüé, ie n’ay plus de
plaisir,
Si i’ay aimé, ie n’ay plus de
desir,
Si i’ay gaussé, à ce
coup
ie m’ennuye.
Si i’estoy sain, ie suis ores
perclus,
Si i’ay esté, bons dieux ! ie ne suis
plus,
Perdant ma mere
essence de ma vie.
Sur le trespas de Marie Preuost,
Madamoiselle
de Vau-berault ma mere.
SI i’ay veſcu, ore il faut que ie meure,
Si i’ay
parlé, ie manque
de propos,
Si i’ay
dormy, ie
n’ay plus de
repos,
Si i’ay
chanté, ie
ſouſpire à
ceste
heure.
Si i’ay
marché,
maintenant ie demeure,
Si i’ay
vaincu, ie doute les
aſſaux,
Si i’eu des
biens, ie n’ay
plus que des
maux,
Et ſi i’ay
ry, las ! il faut que ie
pleure.
Si i’ay
ioüé,
ie n’ay plus de
plaiſir,
Si i’ay
aimé,
ie n’ay plus de
deſir,
Si i’ay
gaußé,
à ce coup
ie m’ennuye.
Si i’eſtoy
ſain, ie ſuis ores
perclus,
Si i’ay
esté, bons dieux ! ie ne ſuis
plus,
Perdant ma mere
eſſence de ma vie.
En ligne le
12/12/05.
Dernière révision le 22/09/24.