Chacun, mesme la
nuict,
desire ton accord,
Bien que ton pertuis
soit aucunesfois bien
ord,
Ta vertu
neantmoins est plaisamment
aimable.
Non, non ; que dy-ie ? elle est entre
toute
admirable,
Tu peux maugré
l’orgueil
de la fille
de mort
Faire paroistre vn
droict,
faire paroistre vn
tort,
Mais le droict
non rompu est le plus
desirable.
O
plaisante
fureur,
courriere
du repos,
Commode
au genre
humain mesme dessus les
flots,
Mais qui obiecte vn peu fuyr ta
compagnie,
C’est la
laide
vapeur
du feu
non bluettant:
Car ordinairement quand ta
flame
est finie,
Rien ne sert de boucher ton
chaud
trou dégoutant.
C’est
vne chandelle de suif dans vn chandelier;
elle est fort aggreable la nuict : encores
que le chandelier ne soit pas
quelquesfois net, elle ne laisse
d’estre plaisante, à cause de sa
clairté ; aussi la peut-on dire
admirable, veu que maugré
l’obscure nuict elle fait en lisant les
liures connoistre la raison &
l’iniustice.
Toutesfois quand la chandelle
n’est rompue, elle est plus belle ; quand on
l’allume, c’est alors que la nuict
s’approche, signifiant
qu’il se faut peu apres coucher &
reposer.
Elle est du tout necessaire, &
mesme sur la mer : car là on ne
s’en peut passer.
Mais ce qui est
desaggreable en elle,
c’est quand elle est toute
bruslée, la grande
puanteur qui en vient : car on a beau
estoupper le chandelier tout chaud
& tout dégoutant du suif, on ne
laisse de sentir vne mauuaise odeur.
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[texte original]
→ texte
modernisé
[R]
En ligne le
20/06/20.
Dernière révision le 19/04/22.