Ie voudrois estre
au profond
de la mer,
Ou sur vn mont
quelque roche
insensible:
Ie voudrois estre vne
souche
impassible
A celle-fin de ne pouuoir aymer.
Pour aymer trop & pour trop
estimer
Vne beauté
rigoureuse
au possible,
Ie souffre au cœur
vn tourment
si
terrible
Qu’il n’en est point là bas de
plus amer.
Dieux
immortels,
si la pitié
demeure
Dedans vos cœurs
permettez que ie meure,
Ou que ie sois en
marbre
transformé:
A celle fin qu’en
si dure
nature
Ie puisse mieux supporter
l’auanture
D’vn
miserable
aymant sans estre aimé.
Ie voudrois eſtre
au profond
de la mer,
Ou ſur vn mont
quelque roche
inſenſible:
Ie voudrois eſtre vne ſouche
impaßible
A celle-fin de ne pouuoir aymer.
Pour aymer trop & pour trop
eſtimer
Vne beauté
rigoureuſe
au poßible,
Ie ſouffre au cœur
vn tourment
ſi
terrible
Qu’il
n’en eſt point
là bas de plus amer.
Dieux
immortels, ſi la
pitié
demeure
Dedans vos cœurs
permettez que ie meure,
Ou que ie ſois en
marbre
transformé:
A celle fin
qu’en ſi
dure
nature
Ie puiſſe mieux ſupporter
l’auanture
D’vn
miſerable
aymant ſans eſtre aimé.
Version de 1878 en ligne le
30/08/22,
remplacée par la version de 1598 le 16/12/23.
Dernière révision le 23/06/24.