Nicolas FILLEUL (v. 1530-v. 1575)
Le jour, l’âge, la mort…
Le Préam­bule des
innom­brables
Le Discours,
Rouen, Martin Le Mégissier, 1560.
ouvrir sur Gallica : sonnet 113, p. 59.

Le iour, lage, la mort, fuit, s’echange, s’auance,
Le iour, lage, la mort, le pas, le port, le trait,
N’areste, n’embellit, & de nous ne sustrait,
Et pour ne changer pas vont vne mesme danse,

Le iour, lage, la mort, retient, lie, balance,
Nostre age, nostre cors, nostre vie, & si fait
Pire, plus ennuieux, plus actiue au forfait,
Nous genner, enuiellir, pousser en decadence.

Du passé le regret, vn poil gris, vn tombeau,
C’est le profit Auril, que nous face plus beau
Le iour, lage, la mort, au poil donc la fortune

Telle qu’elle est prenon, viuon ioyeusement,
En plaisir, en santé, & en contentement,
Le iour, lage, la mort, que ne nous importune.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Le iour, lage, la mort, fuit, s’echange, s’auance,
Le iour, lage, la mort, le pas, le port, le trait,
N’areſte, n’embellit, & de nous ne ſuſtrait,
Et pour ne changer pas vont vne meſme danſe,

Le iour, lage, la mort, retient, lie, balance,
Noſtre age, noſtre cors, noſtre vie, & ſi fait
Pire, plus ennuieux, plus actiue au forfait,
Nous genner, enuiellir, pouſſer en decadence.

Du paſſé le regret, vn poil gris, vn tombeau,
C’eſt le profit Auril, que nous face plus beau
Le iour, lage, la mort, au poil donc la fortune

Telle qu’elle eſt prenon, viuon ioyeuſement,
En plaiſir, en ſanté, & en contentement,
Le iour, lage, la mort, que ne nous importune.

 

En ligne le 17/12/23.
Dernière révision le 14/10/24.