Et enivré du plaisir
d’une attente,
Je publierai cet œil
qui me contente
CHARLES D’ESPINAI.
Le plus ancien des Poètes que j’ai omis, après Jean Le Chatellain, est Charles d’Espinai, d’une Noble et ancienne Maison de Bretagne, connue dès l’an 1166, illustre par ses alliances, et par les grands hommes qu’elle a produits. [1] […] Charles d’Espinai embrassa l’État ecclésiastique, et fut pourvu des Abbayes de Saint Gildas des Bois, Diocèse de Nantes, et de Notre-Dame du Tronchet, Diocèse de Dol en Bretagne.
Étant Abbé de Saint Gildas, il se trouva au Concile de Trente, et fut chargé de plusieurs négociations concernant ce Concile, tant à Rome qu’à la Cour de France, depuis la fin de 1560 jusqu’au mois de Mai 1562, comme on le voit par les Lettres de Charles IX aux Évêques de Rennes et d’Angoulême, et par un Mémoire du sieur de l’Isle Ambassadeur pour le Roi à Rome. Ces Pièces sont rapportées dans les Instructions et Lettres de nos Rois concernant le Concile de Trente, imprimées en 1654 in 4°. Charles d’Espinai ayant été sacré Évêque de Dol en Bretagne le 16 septembre 1565, se retira dans son Diocèse où il mourut au mois de Septembre 1591. Il fut inhumé dans sa Cathédrale.
Ses Poésies ne répondent, ni à la gravité de ses occupations, ni à la sainteté de l’état qu’il avait embrassé. […]
L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la Littérature
française,
tome XV, 1753, pp. 6-7
[Gallica, NUMM-50658_PDF_62_63]
(texte modernisé).
[1] La « vie » de d’Espinay succède dans la Bibliothèque de l’abbé Goujet à celle de Jean Le Chatellain, dans une « Suite de la huitième partie » qui ne suit plus l’ordre chronologique, parce que le biographe a « puisé dans de nouvelles sources qui [lui] ont fait découvrir plusieurs Poètes qu’[il] avai[t] omis. »
Combien de fois à bras
courbé j’embrasse
Ce corps si beau,
puis tout soudain s’enfuit
En ligne le 11/11/12.
Dernière révision le 21/06/24.