Olivier de MAGNY (1529-1561)
Quand je vois qu’elle écrit…
Paris, Vincent Sertenas, 1557.
ouvrir sur Gallica : sonnet XLVI, ff. 16v°-17r°.

Quand ie voy qu’elle escript, soubdain ie m’esmereille
De ses traits singuliers coulant disertement:
Quand ie voy qu’elle parle, elle dit si proprement
Que mon esprit soudain se pend à mon oreille.

Quand ie l’oy qu’elle chante, ell’ n’a point de pareille,
Quand ie voy qu’elle rit, ell’ rit si doucement,
Et quand elle se tait, ell’ se tait tellement,
Que cent nouueaux amours dans mon ame elle esueille.

Bref tout ce qu’elle dit, & tout ce qu’elle fait,
Est si doux, si gentil, si rare & si parfait,
Que trop heureux est cil quelle tient en destresse:

Et c’est pourquoy voiant tant de perfection,
I’ay comblé mon esprit de tant d’affection,
La prenant & tenant pour Madame et maistresse.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Quand ie voy qu’elle escript, soubdain ie m’esmereille
De ses traits singuliers coulant disertement:
Quand ie voy qu’elle parle, elle dit si proprement
Que mon esprit soudain se pend à mon oreille.

Quand ie l’oy qu’elle chante, ell’ n’a point de pareille,
Quand ie voy qu’elle rit, ell’ rit si doucement,
Et quand elle se tait, ell’ se tait tellement,
Que cent nouueaux amours dans mon ame elle esueille.

Bref tout ce qu’elle dit, & tout ce qu’elle fait,
Est si doux, si gentil, si rare & si parfait,
Que trop heureux est cil quelle tient en destresse:

Et c’est pourquoy voiant tant de perfection,
I’ay comblé mon esprit de tant d’affection,
La prenant & tenant pour Madame et maistresse.

 

En ligne le 15/02/05.
Dernière révision le 06/02/22.