Bellérophon. Chaste, ailé, belliqueur, gentil, volant, race éolide, neptunien, vaillant, chevalier, courageux.
Bellérophon fils de Neptune (bien qu’on l’estimât fils de Glauque roi d’Éphire) jeune prince accompli de tous points, étant en la Cour de Proète roi d’Arges, la femme du Roi s’énamoura de lui si fort, que laissant la honte en tel cas requise, elle lui offrit la jouissance de son corps : mais étant refusée par lui et craignant qu’il ne la diffamât, première se complaignit à son mari, disant que Bellérophon l’avait voulu forcer. Proète ne le voulant tuer, l’envoya avec lettres à Jobat roi de Lycie son beau-père pour en prendre la vengeance, lequel ses lettres lues pensa qu’il fallait faire mourir Bellérophon par quelque trahison : À cette cause lui tint propos de l’aventure de la Chimère, lui remontrant que grand los acquerrait celui qui pourrait une telle bête déconfire. Bellérophon fut de si gentil cœur qu’il l’entreprit, et en vint à bout avec l’aide du cheval volant Pégase : Pour cette vaillantise et plusieurs autres encore qu’il fit, Jobat s’émerveillant au lieu de le meurtrir lui donna une sienne fille nommée Cassandre en mariage, avec une bonne partie de son royaume.
Maurice de LA PORTE, Les
Épithètes, 1571,
f° 34v° [Gallica, NUMM-50715, PDF_75]
(texte modernisé).
Bellerophon. Chaste, aillé, belliqueur, gentil, volant, race æolide, neptunien, vaillant, cheualier, courageus.
Bellerophon fils de Neptune (bien qu’on l’estimast fils de Glauque roi d’Ephire) ieune prince accompli de tous points, estant en la Cour de Proete roi d’Arges, la femme du Roi s’enamoura de lui si fort, que laissant la honte en tel cas requise, elle lui offrit la iouïssance de son corps : mais estant refusee par lui & craignant qu’il ne la diffamast, premiere se complaignit à son mari, disant que Bellerophon l’auoit vouluë forcer. Proete ne le voulant tuer, l’enuoïa auec lettres à Iobat roi de Lycie son beau-pere pour en prendre la vengeance, lequel ses lettres luës pensa qu’il failloit faire mourir Bellerophon par quelque trahison : A ceste cause lui tint propos de l’aduenture de la Chimere, lui remonstrant que grand loz acquerroit celui qui pourroit vne telle beste desconfire. Bellerophon fut de si gentil cueur qu’il l’entreprint, & en vint à bout auec l’aide du cheual volant Pegase : Pour ceste vaillantise & plusieurs autres encores qu’il fit, Iobat s’esmerueillant au lieu de le meurdrir lui donna vne sienne fille nommee Cassandre en mariage, auecques vne bonne partie de son roïaume.
Maurice de LA PORTE, Les
Epithetes, 1571,
f° 34v° [Gallica, NUMM-50715, PDF_75]
(texte original).