Traductions et imitations de
Per fare una leggiadra...
Le Préambule des innombrables
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Textes originaux

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TRADUCTIONS
IMITATIONS
1548, Philieul, traduction.
1575, Du Tronchet, traduction.
1600, Maldeghem, traduction.


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Canzoniere, 2 : Per fare una leggiadra sua vendetta...
1555 (1548) - Vasquin PHILIEUL, Toutes les Œuvres vul- gaires de Pétrarque, livre I, sonnet 3, p. 10, traduction.
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[««« Philieul »»»]

    Pour un beau trect de uengeance lascher,
Et en un iour mille offenses punir,
Tout coy amour de l'arc se sceut munir,
Comme attendant temps, & lieu pour facher:
    Allée estoit ma uertu se cacher
Au cœur, pour là & aux yeulx subuenir,
Quand ce grand coup là bas sentis uenir,
Ou tous les dardz se souloient reboucher.
    Dont de prim sault elle fut tant troublée,
Qu'elle n'eut onc la uigueur ny espace,
Qu'au besoing peust d'armes faire assemblée.
    Ou me tirer de ce mal & fallace
Par bon aduis à raisonnable uie,
Ou uouldroit ore, & sa force est rauie.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»
ARGUMENT selon Philieul : Amour vainqueur de raison.









Canzoniere, 2 : Per fare una leggiadra sua vendetta...
1595 (1575) - Étienne DU TRONCHET, Lettres amoureuses, avec 70 sonnets de Pétrarque, sonnet 2, p. 224, traduction.
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[««« Du Tronchet »»»]

    POur faire sa vindicte & plus accortement
En vn seul iour punir vn million d'offenses
Amour avec son arc se remit en instances,
Et choisit temps & lieu à son commandement.
    Ma vertu cependant au cœur estroittement
Ne pouuoit desarmee abonder aux deffenses:
Car là le corps mortel me feit lors ses outrances.
Où souloit toute fleche auoir rebouchement.
    Volontiers ie me fusse precipité de haut:
Mais quand force domine obtemperer il faut,
Et contre cest enfant il nest nul inuincible.
    En effect tout rauy en ce premier assaut,
Force, vigueur, & temps me firent tel deffaut,
Que voulant resister, il me fut impossible.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»








Canzoniere, 2 : Per fare una leggiadra sua vendetta...
1606 (1600) - Philippe de MALDEGHEM, Le Pétrarque en rime française, sonnet 2, p. 22, traduction.
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[««« Maldeghem »»»]

    Pour offences punir plus de mille en vn iour
Et monstrer vn beau tour de sa vengeance fiere,
Cupidon sans desy print en sa main meurtriere
Son arc, comme vn qui guette à nuire autruy, son tour.
    Ma vertu lors au coeur faisoit vn doux seiour
Pour illec, & aux yeux me seruir de barriere.
Quand vn coup tout mortel vint de force guerriere
Au lieu qui depointoit ia touts les traits d'Amour.
    Mais du premier assaut non attendu troublée
Elle estoit tant du temps que de force frustrée
Pour vestir au besoin en sursaut le harnois.
    Ou d'vn aspre & haut lieu me faire vne retraite,
Pour fuir accortement le coup de ma defaite,
Ce qui ne m'est permis or' quand ie le voudreis.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»
COMMENTAIRE DE MALDEGHEM : Ici com- mence le Poète à conter le commencement de ses fortunes amoureuses, aux premiers six vers démontrant qu'Amour, comme son ennemi le vint couvertement assaillir, pour le punir des offenses qu'il lui avait faites en lui résistant tant par le passé, & aux autres que toute sa vertu s'était retirée au cœur pour se défendre des tentations qui éloignent l'esprit de Dieu. Et ainsi pendant qu'il avait les pensées au ciel il ne prit pas garde des accidents extérieurs par lesquels il fut pris en rencontrant le regard de Mme Laure. & aux autres six vers il se plaint qu'il n'avait ni la puissance ni le temps pour s'opposer à telles tentations, ou se retirer à la roche de la raison, par laquelle il s'eût pu défendre de ne venir en proie à l'appétit sensuel.