Traductions et imitations de
Gloriosa columna...
Le Préambule des innombrables
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Textes originaux


TRADUCTIONS
IMITATIONS
1555, Philieul, traduction.
1575, Du Tronchet, traduction.
1600, Maldeghem, traduction.


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Canzoniere, 10 : Gloriosa columna in cui s'appoggia...
1555 - Vasquin PHILIEUL, Toutes les Œuvres vulgaires de Pétrarque, livre III, sonnet 1, pp. 301-302, traduction.
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[««« Philieul »»»]

    Colonne heureuse, en laquelle s'appuye
Le nom Latin auec nostre esperance,
Qu'encores n'ha desuoyé de constance
De Iuppiter l'ire auec sa grand pluye.
    Nul beau theatre, ou Palais desennuye
Icy mon cœur: mais i'ay a suffisance,
Pour tout cela, un coustaut de plaisance,
Vn uert bocage, ou parmy l'herbe bruye
    Le cler ruisseau, ou dicter chansonnettes
Ie puisse auec le Rossignol a l'ombre:
Qui tant souef gemist ses amourettes,
    Qu'a mon esprit en donne un doulx encombre. Mais imparfaicte est a moy toute ioye "
Sans toy, Seigneur, en quel lieu que ie soye."
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»
ARGUMENT selon Philieul : Écrit ce sonnet à un Évèque de son temps sien grand ami, nommé le Seigneur Jacques Colonne, se plaignant d'être de lui absent.









Canzoniere, 10 : Gloriosa columna in cui s'appoggia...
1595 (1575) - Étienne DU TRONCHET, Lettres amoureuses, sonnet 10, pp. 232-233, traduction.
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[««« Du Tronchet »»»]

    GLorieuse Colonne où prend nostre esperance
Tout son heureux appuy, & ce grand nom Latin
Qui n'a point esgaré de vertu le butin,
Par l'ire de Iupin foudroyant à outrance.
    Icy n'y a palais, theatre, loge, ou stance,
Mais bien y est l'ebeine, & le sauls & le pin,
Parmy belle verdure : & vn beau mont voisin
Auquel poëtisant peu à peu on s'auance.
    Nous y leuons de terre au ciel l'entendement.
Et le doux rossignol à l'ombre tendrement
Toutes les nuicts par pleurs dolemment, s'y lamente.
    Des pensers amoureux noz cœurs sont aliment,
Mais pour nous, tant de biens n'y sont parfaictement,
Car sans t'y veoir aussi rien n'est qui nous contente.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»








Canzoniere, 10Gloriosa columna in cui s'appoggia...
1606 (1600) - Philippe de MALDEGHEM, Le Pétrarque en rime française, sonnet 10, p. 29, traduction.
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[««« Maldeghem »»»]

    Glorieuse colonne appuye de mon espoir
Et du haut nom latin renomme par sa grace,
Laquelle n'a encore quité la vraye trace
Par l'ire foudroiante, & le venteux pleuuoir.
    Icy n'est nul palais, nul theatre ou manoir
Riche, ains vn pin, abeau ou tilleu en leur place,
Entre vn beau mont voisin & champs à verde face,
Qui de nos pieds fraiez les muses font valoir.
    Ceux la ensemble au ciel eleuent de la terre
Nos esprits, cependant que doucement sa guerre
Le Rossignol plaignant en l'ombre nous oions
    Toute la nuit: qui fait en nous amour & vie,
Mais (Seigneur) pour nous voir faillir ta compagnie,
Vn si grand bien ne vient à ses perfections.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»
COMMENTAIRE DE MALDEGHEM : Il écrit ce sonnet à quelque Seigneur de la maison de Colonna, auquel il dépeint le lieu, où avec aucuns de ses amis il se trouvait, & le plaisir qu'illec ils prirent de leur vie, mais que leur plaisir n'était accompli pour avoir faute de sa compagnie.