Antoine de MONTCHRESTIEN
(1575 ?-1621)
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un sonnets et trois extraits de théâtre :

ma mort me vivifie

 
Louis Petit de Julleville, 1891
 

MONTCHRESTIEN.

Nous ne connais­sons l’his­toire de Montchres­tien que par le témoi­gnage de ses enne­mis, et par­ti­cu­liè­re­ment du Mer­cure fran­çois[1] ; on ne peut accep­ter qu’avec une cer­taine défiance un récit qui émane d’un adver­saire poli­tique et reli­gieux, natu­rel­le­ment achar­né contre un insur­gé vain­cu ; mais en l’absence de tous autres docu­ments, nous sommes bien for­cés de nous ser­vir de ceux que nous pos­sé­dons. D’ail­leurs, les faits allé­gués sont authen­tiques ; il faudra seu­le­ment nous sou­ve­nir qu’ils sont tou­jours pré­sen­tés de la fa­çon la plus défa­vo­rable au per­son­nage de notre poète.

On lui conteste d’abord non seu­le­ment le titre de no­blesse ima­gi­naire dont il se pa­ra sans droit, mais son nom même. On pré­tend qu’il s’appe­lait « Antoine Mau­chres­tien », et non pas Mont­chres­tien[2]. Son père était apo­thi­caire à Falaise, où il était venu s’éta­blir un jour, sans qu’on ait ja­mais su ni son pays ni son ori­gine. Il y mou­rut, après sa femme, lais­sant un fils en bas âge, et sans pa­rents connus. Le pro­cu­reur du Roi à Falaise fit assi­gner les voi­sins pour élire un tu­teur à l’orphe­lin ; un sieur de Saint-André-Bernier fut com­mis par arrêt à cet office, comme le plus proche voi­sin du dé­funt. L’héri­tage était mé­diocre, ou nul ; le tuteur impo­sé ne fit aucun inven­taire, et, pro­ba­ble­ment, s’occu­pa fort peu de l’en­fant. Le pauvre poète en­trait dans la vie sous de fâ­cheux auspices.

[…] 

Les Tragédies de Montchrestien,
nouvelle édition d’après l’édition de 1604,
avec notice et commen­taire par L. Petit de Julleville, professeur à la Sorbonne,
Paris, Librairie Plon, 1891,
Notice sur Montchrestien, pp. vii-viii,
[Gallica, ark:/12148/bpt6k27838z, PDF_5_6]


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Notes de Petit de Julleville

[1] Mercure françois (1622), t. VII, p. 814-817.

[2] Malherbe (lettre à Peiresc, 14 oct. 1621) dit comme le Mercure : « il était fils d’un apo­thi­caire de Falaise, et dit-on que le nom de sa maison était Mau­chres­tien ; mais pour ce qu’il ne lui plaisait pas, il l’avait changé en Mont­chres­tien. »





Liens

Étude en ligne

* On peut lire un article de Françoise Charpentier, Les Poésies de Montchrestien, paru en 1982 dans les Annales de Norman­die, en ligne sur Persée, portail de publi­ca­tion élec­tro­nique de revues scienti­fiques en sciences humaines et sociales.

Liens valides au 04/04/23.


 


En ligne le 08/03/19.
Dernière révision le 11/11/25.