Olivier de MAGNY (1529-1561)
Maîtresse, je voudrais…
Paris, Vincent Sertenas, 1557.
ouvrir sur Gallica : sonnet LXIX, f° 24r°.

Maistresse, ie vouldroy, ie vouldroy bien descrire,
Descrire bien le mal, le mal que i’ay pour toy,
Pour toy i’endure tant, i’endure tant d’esmoy,
Qu’à la fin tu prendrois pitié de mon martire.

Ie fay bien quelque fois, quelque fois à ma lyre,
A ma lyre chanter, chanter quelle est ma foy,
Quelle est ma foy, helas! helas! mais ie ne voy,
Comme dire mon mal, car il ne se peult dire.

Si tu sçauois Amour, l’amour dont ie suis plain,
Dont ie suis plain, helas! tu ne voudrois qu’en vain
I’aymasse si long temps les beautez de sa face.

Mais il semble à la veoir, à la veoir que tu veulx,
Que tu veulx ignorer le mal dont ie me deulx,
Afin que pour guerir en aymant ie trespasse.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Maistresse, ie vouldroy, ie vouldroy bien descrire,
Descrire bien le mal, le mal que i’ay pour toy,
Pour toy i’endure tant, i’endure tant d’esmoy,
Qu’à la fin tu prendrois pitié de mon martire.

Ie fay bien quelque fois, quelque fois à ma lyre,
A ma lyre chanter, chanter quelle est ma foy,
Quelle est ma foy, helas! helas! mais ie ne voy,
Comme dire mon mal, car il ne se peult dire.

Si tu sçauois Amour, l’amour dont ie suis plain,
Dont ie suis plain, helas! tu ne voudrois qu’en vain
I’aymasse si long temps les beautez de sa face.

Mais il semble à la veoir, à la veoir que tu veulx,
Que tu veulx ignorer le mal dont ie me deulx,
Afin que pour guerir en aymant ie trespasse.

 
 

En ligne le 23/11/06.
Dernière révision le 14/10/21.