que tout à l’entour croisse
Le romarin, et le safran, sans cesse.
LAURENT DE LA GRAVIERE.
Dans les fragments de contre-Amitié, que je viens de vous citer, on lit quelques vers que Laurent de La Gravière avait composés à la louange de Béranger de La Tour. Les Poètes ne sont point avares d’éloges. Ceux surtout qui rimaient au temps de notre vieille poésie, s’encensaient volontiers mutuellement. L’esprit de jalousie les possédait peu. Béranger et La Gravière s’aimaient et s’estimaient ; chacun était sensible à l’honneur de l’autre. La Gravière était Secrétaire de M. le Vicomte de Joyeuse, Capitaine et Gouverneur de Narbonne, et Lieutenant pour le Roi au pays de Languedoc. Il paraît que cette Province était la patrie du Poète. Je vous ai déjà fait connaître sa traduction de cinq Éclogues du Mantuan, d’une vingtaine d’Épigrammes de Voulté, et de deux pièces de Salmon Macrin. Les poésies de sa composition sont en petit nombre. Elles consistent en une quarantaine d’Épigrammes, et trente Épitaphes. Parmi les premières, il y en a qui m’ont paru fort libres : La Gravière traitait les Muses comme les Courtisanes. Je n’ai trouvé d’ailleurs aucune de ces petites pièces qui pût intéresser, ni faire connaître la personne de l’Auteur : celle à François de La Planche, son cousin, n’apprend rien.
L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la
Littérature française,
tome XII, 1748, pp. 104-105
[Gallica, NUMM-50657, PDF_107_108].
En ligne le 14/03/07.
Dernière révision le 09/07/21.