Démosthène. Éloquent, facond, inimitable, grave, discret, prince des orateurs, véhément, torrent d’éloquence, fameux.
Démosthène premier et le plus excellent de tous les orateurs de Grèce, fut engendré d’un père ayant semblable nom, surnommé Forgeur d’épées, qui lui faillit n’ayant encore que sept ans : Toutefois laissa pour neuf mille écus de bien à son fils, dont ses tuteurs lui firent grand tort, même jusques à ne vouloir payer le salaire de ses maîtres d’école. Il employa tout ce qu’il avait de sens et de science ou naturelle ou acquise, en l’art de Rhétorique, et surpassa en force et vertu d’éloquence, en gravité et magnificence de style, et en diligence exquise et artifice tous ceux qui de son temps se mêlèrent de haranguer et avocasser. Enfin il décéda le 16e jour d’Octobre, dans le temple de Neptune en l’île de Calauria, après s’être volontairement donné le poison, pour ne tomber ès mains d’Antipater, auquel un nommé Archias le voulait livrer.
Maurice de LA PORTE, Les
Épithètes, 1571,
f° 78r°v° [Gallica, NUMM-50715, PDF_162_163]
(texte modernisé).
[Démosthénien /-ienne. Éloquence, faconde, orateur.]
[Voir aussi Laïs et Caton, Isocrate, Molon.]
Demosthene. Eloquent, facond, inimitable, graue, discret, prince des orateurs, vehement, torrent d’eloquence, fameus.
Demosthene premier & le plus excellent de tous les orateurs de Grece, fut engendré d’vn pere aiant semblable nom, surnommé Forgeur d’espees, qui lui faillit n’aiant encores que sept ans : Toutesfois laissa pour neuf mille escus de bien à son fils, dont ses tuteurs lui feirent grand tort, mesmes iusques à ne vouloir paier le sallaire de ses maistres d’escole. Il emploia tout ce qu’il auoit de sens & de science ou naturelle ou acquise, en l’art de Rhetorique, & surpassa en force & vertu d’eloquence, en grauité & magnificence de stile, & en diligence exquise & artifice tous ceux qui de son temps se meslerent de harenguer & aduocasser. En fin il deceda le 16. iour d’Octobre, dans le temple de Neptune en l’isle de Calauria, apres s’estre volontairement donné le poison, pour ne tomber és mains d’Antipater, auquel vn nommé Archias le vouloit liurer.
Maurice de LA PORTE, Les
Epithetes,1571,
f° 78r°v° [Gallica, NUMM-50715, PDF_162_163]
(texte original).
[Demosthenien /-ienne. Eloquence, faconde, orateur.]
[Voir aussi Laïs et Caton, Isocrate, Molon.]