Abraham de VERMEIL (v. 1550-v. 1620)
Je chante et pleure…
Paris, Matthieu Guillemot, 1600.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, p. 241.

JE chante et pleure, et veux faire et défaire,
J’ose et je crains, et je fuis et je suis,
J’heurte et je cède, et j’ombrage et je luis,
J’arrête et cours, je suis pour et contraire,

Je veille et dors, et suis grand et vulgaire,
Je brûle et gèle, et je puis et ne puis,
J’aime et je hais, je conforte et je nuis,
Je vis et meurs, j’espère et désespère :

Puis de ce tout étreint sous le pressoir,
J’en tire un vin ores blanc, ores noir,
Et de ce vin j’enivre ma pauvre âme,

Qui chancelant d’un et d’autre côté,
Va et revient comme esquif tempêté
Veuf de nocher, de timon et de rame.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

JE chante et pleure, et veux faire et défaire,
Jose et je crains, et je fuis et je suis,
Jheurte et je cède, et jombrage et je luis,
Jarrête et cours, je suis pour et contraire,

Je veille et dors, et suis grand et vulgaire,
Je brûle et gèle, et je puis et ne puis,
Jaime et je hais, je conforte et je nuis,
Je vis et meurs, jespère et désespère :

Puis de ce tout étreint sous le pressoir,
Jen tire un vin ores blanc, ores noir,
Et de ce vin jenivre ma pauvre âme,

Qui chancelant dun et dautre côté,
Va et revient comme esquif tempêté
Veuf de nocher, de timon et de rame.

 

En ligne le 14/04/18.
Dernière révision le 08/04/24.