Jean de LA JESSÉE (1551-?)
Vous dites qu’il faudrait…
Anvers, Christofle Plantin, 1583.

Vous dittes qu’il faudroit que ie me commandasse,
Que ie misse vne bride à l’erreur qui me suit,
Que ie retinse vn peu l’Amour qui me conduit,
Que meshuy bien guidé mon guide ie guidasse.

Qu’en euitant ce mal, trop plus discret i’aymasse,
Que i’aprinse à donter la fureur qui me nuit,
Que ie faignisse aumoins quand ce feu me recuit,
Que pour guarir vn iour moy-mesme ie m’aydasse.

Que i’eusse en vous seruant moins folle affection,
Que ie fusse asseuré de vostre intention,
Que ie vous recognusse & courtoyse, & placable.

Bref vous m’auertissez au cours de mes ennuis
De ce que ie doy faire, à fin qu’il ne m’acable :
Et ie le veus aussi, mais helas! ie ne puis.

On peut cliquer sur certains motspour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Vous dittes quil faudroit que ie me commandaſſe,
Que ie miſſe vne bride à lerreur qui me ſuit,
Que ie retinſe vn peu lAmour qui me conduit,
Que meshuy bien guidé mon guide ie guidaſſe.

Quen euitant ce mal, trop plus diſcret iaymaſſe,
Que iaprinſe à donter la fureur qui me nuit,
Que ie faigniſſe aumoins quand ce feu me recuit,
Que pour guarir vn iour moy-meſme ie maydaſſe.

Que ieuſſe en vous ſeruant moins folle affection,
Que ie fuſſe aſſeuré de voſtre intention,
Que ie vous recognuſſe & courtoyſe, & placable.

Bref vous mauertiſſez au cours de mes ennuis
De ce que ie doy faire, à fin quil ne macable :
Et ie le veus auſſi, mais helas! ie ne puis.

 

En ligne le 07/07/14.
Dernière révision le 03/10/24.