Tout s’enfle contre moy, tout
m’assaut, tout me tente,
Et le Monde, & la Chair, & l’Ange
reuolté,
Dont l’onde, dont l’effort, dont le charme
inuenté,
Et m’abysme, Seigneur, & m’esbranle,
& m’enchante,
Quelle nef, quel appuy, quelle oreille
dormante,
Sans peril, sans tomber, & sans estre enchanté,
Me donras-tu? Ton Temple ou vit ta Saincteté,
Ton inuincible main, & ta voix si constante.
Et quoy? mon Dieu, ie sens combattre
maintesfois
Encore auec ton Temple, & ta main, & ta voix,
Cest Ange reuolté, ceste chair, & ce Monde.
Mais ton Temple pourtant, ta main, ta
voix sera
La nef, l’appuy, l’oreille, ou ce charme perdra,
Ou mourra cest effort, ou se rompra ceste Onde.
LA
chair, le monde, Adam vont mourans à-jamais
En mes sens, ame & coeur ; & viuent en leur place
DIEV, l’Esprit, & la Foy (dont sentent
l’efficace
Satan, la mort, l’offense) & me font viure en paix.
Le Diable, ainsi, la Parque &
le peché, desfaicts
Par l’homme-Dieu vainqueur & par vie & par
grace,
Ne regnent plus en moy, quoy qu’en moy par eux face
Le Monde, Adam, la chair, haineux des saincts effects.
Ou si ie sens encor’
l’onde, l’effort, la tache
Du monde, de la chair, & d’Adam sans relasche
Qui tasche à m’abysmer, esbranler &
souiller,
Satan, la mort, le mal, les animans ce
semble,
DIEV, l’Esprit, & la Foy me font viure &
veiller
Pour rompre, vaincre, perdre onde, effort, tasche
ensemble.
textes
originaux
[R]
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textes modernisés)
(→
vers rapportés)
En ligne le
05/11/23.
Dernière révision le 05/11/23.