C’était le dard de Dédain fort débile
Qu’elle darda à la désespérade
MACLOU DE LA HAYE.
Maclou de la Haye, valet de chambre de ce Prince [1], ne se distingua, par le grand nombre, ni par la bonté de ses vers. Mais il se fit honneur par le zèle qu’il témoigna pour son Souverain, et la fidélité inviolable qu’il lui garda. Il était de Montreuil en Picardie, comme il nous l’apprend en dix endroits de ses poésies et il fait entendre dans son Chant d’Amour, qu’il voyagea quelque temps en Italie. Quel fut le motif de ses courses ? il n’a pas daigné nous en instruire.
Revenu en France, il passa une partie de sa vie dans le Vendômois et l’amour qu’il y conçut pour quelque jeune beauté qui lui avait surpris son cœur, lui fit préférer ce séjour à celui de sa Patrie. Son affection et sa constance ne furent pas cependant récompensés, puisqu’il nous répète plusieurs fois que sa passion lui fit jeter plus de soupirs, lui causa plus d’ennuis, lui fit répandre plus de larmes, qu’elle ne lui apporta de satisfaction.
Henri II lui ayant accordé quelques faveurs qui rendaient sa situation plus tranquille, il s’occupa à recueillir ses poésies dont il crut devoir faire part au public. Elles parurent en 1553 précédées d’une Épître au Roi à qui il témoigne sa reconnaissance. Il a raison de dire dans cette Épître, qu’on n’entendra point dans ses vers
…les
bruyantes alarmes,
Canons tonner, crier, courir aux armes, etc.
Il n’y chante que la paix et l’amour. La première est l’objet de 69 stances de huit vers chacune. L’Amour occupe le reste du recueil. […]
L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la
Littérature française,
tome XIII, 1752, pp. 1-3
[Gallica, NUMM-50656, PDF_27_29].
Notes
[1] La « vie » de La Haye, première du volume, est précédée d’un paragraphe qui commence ainsi : « Le règne d’Henri II fut fécond en Poètes Français ».
En ligne le 07/07/17.
Dernière révision le 05/05/20.