Marie de GOURNAY
(1565-1645)
Premier poème en ligne :
1626 : Lorsqu’en son flanc pesant…
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1 épigramme :



Marie de GOURNAY, 1641
 

Copie de la Vie de la Damoiselle de Gournay
envoyé à Hinhenctum Anglais.

L A Damoiselle de Gour­nay Marie de Jars na­quit à Paris, de Guil­laume de Jars et Jeanne de Hac­que­ville, ainée de tous leurs en­fants. Son père ti­rait le nom et l’ori­gine noble du bourg de Jars vers San­cerre. Mais la branche de cette race dont il pro­cé­dait venant par suc­ces­sion de temps à s’affai­blir de biens, ses der­niers aïeux furent for­cés de quit­ter la cam­pagne et l’épée, pour se reti­rer aux Villes et aux États et vaca­tions qui s’y pra­tiquent : et fut quant à lui Tré­so­rier de la mai­son du Roi, outre la Capi­tai­ne­rie et Gou­ver­ne­ment de cer­tains Châ­teaux de Ré­my, Gour­nay et Moyen­ne­ville ja­dis édi­fiés par les An­glais. Il avait eu des charges beau­coup plus belles, mais d’au­tant que c’était par com­mis­sion seu­le­ment, nous ne nous amuse­rons point à les no­ter. La mai­son de la mère était noble aus­si, mais plus flo­ris­sante : toutes deux appa­rentes et alliées de plu­sieurs bonnes et ho­no­rables fa­milles en France et toutes deux Ca­tho­liques. Le père per­son­nage d’hon­neur et d’en­ten­de­ment lais­sa la mai­son riche, tant par les biens que sa femme bonne et ver­tueuse d’ail­leurs lui avait appor­tés, que par ses la­beurs : mais les guerres arri­vées depuis son dé­cès et autres acci­dents écî­mèrent bien fort les com­mo­di­tés de la veuve et des en­fants, qui res­taient six. Le père mou­rant jeune, lais­sa cette fille petite orphe­line, mais la mère lui dura jus­ques à près de vingt-cinq ans : sous la­quelle, à des heures pour la plu­part déro­bées, elles apprit les Lettres seule, et même la La­tin sans Gram­maire et sans aide, confron­tant les Livres de cette langue tra­duits en Fran­çais, contre leurs ori­gi­naux.  

Marie de GOURNAY
Les Advis, Paris, 1641,
Copie de la vie de la Damoiselle de Gournay, p. 992
[Gallica, ark:/12148/bpt6k8720865z/f1010].

 
 

Liens

Étude en ligne

* On peut lire, de Sylvie Gourde, « Écri­ture contre parole. Marie de Gour­nay et son auto­dé­fense dans Apo­lo­gie pour celle qui escrit », parue dans la revue Tan­gence, n° 77 con­sa­cré aux « Masques et fi­gures du su­jet fé­mi­nin aux XVIe et XVIIe siècles », hiver 2005, pp. 61-72, en ligne sur erudit.org.

 




En ligne le 15/05/25.
Dernière révision le 15/05/25.