à haute
et
puissante dame
madame
de
CLERMONT
D’AMBOISE
marquise
Douairière
de Garlande.
M
ADAME,
Puisqu’il
vous a plu que ces Sonnets vissent le jour, il m’a
dû plaire aussi, et ne m’a pas
été loisible d’y
contredire.
Je sais
pourtant qu’ils plairont à peu,
la matière n’en étant point au
goût du monde, ni le style du temps.
Mais votre
autorité qui peut tout sur moi,
m’a fait aisément passer par dessus cette
considération, qui hais, par la grâce de Dieu, les
mœurs du siècle, et qui n’ai point
cherché de gloire en ce petit
ouvrage.
S’ils vous
agréeent, Madame,
ils m’auront contenté et ne
désespèrerai pas
qu’ils n’en puissent contenter
d’autres.
Car Dieu vous ayant
douée outre plusieurs belles et grandes
vertus desquelles vous êtes un
patron aux Dames de votre âge, d’un
excellent jugement, et qui surpasse
la condition de votre sexe, ce que vous
aurez daigné lire ne devra pas
être méprisé.
Quoi que c’en
soit, je ne serai point blâmé de
vous avoir obéi, et
réputerai toujours
à grand honneur d’être,
MADAME,
Votre très humble et
très
obéissant serviteur,
M. A.
Moïse AMYRAUT
Cent cinquante Sonnets chrétiens,
Paris, 1625, épître liminaire, pp. 3-4
[Gallica,
ark:/12148/bpt6k15188887/f9].
Liens
Étude en ligne
* On peut lire, de Julien Gœury, dans Une « Muse prétendue réformée » ?, étude sur « la poésie religieuse des protestants de langue française sous le régime de l’édit de Nantes » parue dans la Revue d’histoire des religions, 2009, n° 1, pp. 126-153, le paragraphe 25 consacré à Moïse Amyraut, en ligne sur OpenEdition.org.
En ligne le 15/02/25.
Dernière révision le 16/02/25.