Charles d’ESPINAY (1531-1591)
Paris, Guillaume Barbé, 1559, Sonnet XIV, f° D3v° [←Gallica]

C’ESTOIT le iour qui m’estoit ennuyeux
Q ue ie songeois à ma doulce Maistresse,
E t dessus l’herbe engourdi de paresse
D e cent obiects ie repaissois mes yeux:

T antost de dueil ie regardois aux cieux,
T antost au fond d’vne forest espesse,
E t pour confort de l’ennuy qui me presse,
S eul à l’escart ie me plaignois aux Dieux.

I e desirois estre ces rochers haux
Q ui sont cernez d’vn nombre de rameaux,
E t qu’elle fust transformee en la branche:

Q ui va heurtant le corps de ceste roche
P ar vn grand vent, & quand c’est à l’approche
T out de son long dessus elle se panche.

Paris, Robert Estienne, 1560, f° B4v° [←Gallica].

C’estoit le iour d’vn Auril gracieux
Q ue ie songeois à ma douce Maistresse,
E t dessus l’herbe engourdi de paresse
D e cent obiects ie repaissoy mes yeux:

T antost de dueil ie regardois aux cieux,
T antost au fond d’vne forest espesse,
E t pour confort de l’ennuy qui me presse,
S eul à l’escart ie me plaignois aux Dieux.

I e desirois estre ces rochers haux
Q ui sont cernez d’vn nombre de rameaux,
E t qu’elle fut transformee en la branche,

Q ui va heurtant le corps de ceste roche,
P ar vn grand vent, & quand c’est à l’approche
T out de son long dessus elle se panche.

textes originaux
[R]

 

En ligne le 23/06/24.
Dernière révision le 23/06/24.