Felix Lope de VEGA
(1562-1635)
Dernier poème en ligne :
1622 : Tous les ruisseaux ouverts…

 



Marie-Nicolas BOUILLET, 1878.
 

LOPE DE VEGA (Félix), célèbre poète espa­gnol, né à Ma­drid en 1562, mort en 1635, fit des vers dès son enfance. À peine sor­ti des écoles, il eut un duel avec un gen­til­homme qui s’était trou­vé offen­sé par une de ses sa­tires ; l’ayant bles­sé dan­ge­reu­se­ment, il se vit obli­gé de s’éloi­gner de Ma­drid pour plu­sieurs années. Il per­dit de bonne heure une femme qu’il aimait, et embras­sa alors l’état mili­taire ; il se trou­vait à bord de la fa­meuse arma­da dite l’in­vin­cible. Il quit­ta le ser­vice en 1590, se rema­ria quelques années après (1597) et se mit à faire des pièces pour le thé­âtre. Ayant per­du au bout de peu de temps sa seconde femme (1604), il renon­ça au monde et embras­sa l’état ecclé­sias­tique. Il devint membre et cha­pe­lain de la confré­rie de St-Fran­çois. Il n’en conti­nuait pas moins à culti­ver la poé­sie et même à tra­vail­ler pour le théâtre : il se pla­ça bien­tôt au pre­mier rang des au­teurs espa­gnols, obtint une vogue extra­or­di­naire, se vit com­blé de biens et d’hon­neurs par les princes et acquit une for­tune assez consi­dé­rable. À la fin de sa vie il se tour­na entiè­re­ment vers la dévo­tion et se li­vra même à des ri­gueurs qui, dit-on, abrégèrent ses jours. Lope de Vega était d’une fécon­di­té incroyable : on dit qu’il fit 1800 pièces (tra­gé­dies, comé­dies, tragi-comédies, autos sacra­men­tales), toutes en vers ; quelques heures lui suf­fi­saient pour com­po­ser ses pièces. On y trouve une ima­gi­na­tion iné­pui­sable, mais déré­glée ; elles contiennent des scènes excel­lentes, mais elles pèchent par l’en­semble ; les règles de l’art y sont conti­nuel­le­ment vio­lées ; le beau et le ridi­cule, le su­blime et le tri­vial y sont sans cesse mê­lés, et l’au­teur n’a d’autre but que de faire impres­sion sur la mul­ti­tude. On n’en a impri­mé que le plus petit nombre, et elles forment 25 vol. in-4 (Madrid, 1609-1647). Lope de Vega a aussi com­po­sé un grand nombre de poé­sies de genres très-divers, des poèmes, pour la plu­part incon­nus aujour­d’hui, tels que l’Arca­die, fruit de sa jeu­nesse ; la Belle Angé­lique, pour faire suite à l’Arioste ; Jéru­sa­lem conquise, pour faire suite au poème du Tasse ; des sa­tires, des odes, des églogues, des épîtres, et de nom­breux son­nets ; elles rem­plissent 21 vol. in-4, Madrid, 1776-79. Parmi ses pièces on remarque : La Escla­va de su galan, El cas­ti­go sin ven­gan­za, Las Alme­nas de Toro, El gran­duque de Mos­co­via, Nico­las de Tolen­ti­no. Quelques-unes ont été trad. par Damas-Hinard sous le titre de Théâtre choi­si, 1843. Ern. Lafond a publié en 1857 une Étude sur la Vie et les Ouvrages de Lope de Vega, et a trad. (en vers) une de ses comé­dies, les Fleurs de don Juan.

Louis BOUILLET,
Dictionnaire universel d’His­toire et de Géo­gra­phie
vingt-sixième édition, 1878, p. 1113.


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Anthologie sonore en ligne

 * On peut écouter des sonnets de Lope de Vega dits en espagnol dans les pages Lope de Vega de la Biblio­thèque virtuelle Cervantes





En ligne le 27/10/05.
Dernière révision le 14/06/21.