[…]
Plutôt la terre avortera
D’un faux germe, et nous trompera,
Et le soleil plutôt encores
Galopera de coursiers mores
Par la grand carrière des cieux,
Plutôt les fleuves
à leur source
Tourneront leur humide course,
Et plutôt dans les chênes vieux
Le poisson fera sa demeure,
Qu’ailleurs qu’entre tes bras je meure
Ne voulant un plus doux lien,
Qu’ailleurs je transporte ma
flamme :
Car veuille ou non veuille Madame,
Vif et mort toujours serai sien.
[…]
Plutôt
la terre ingrate avortera
D’un germe faux, et le Soleil encores
Galopera des nouveaux Coursiers
mores :
Et tout le Ciel ses tours arrêtera.
Plutôt
l’Aurore en son sein portera
L’humide nuit, que toi Phœbé qui dores
Ton moite front, en luisant recolores :
Et ta clarté noirceur s’appellera.
Plutôt
aussi rampant contre
leurs courses,
Les fleuves gros tourneront
à leurs sources :
Qu’autre Maîtresse anime mes esprits.
Ou bien qu’ailleurs
je transporte ma flamme,
Pour être Amant : et
veuille, ou non Madame,
Vivant, et mort, je serai d’elle épris.
textes
modernisés
[R]
En ligne le 05/10/21.
Dernière révision le 05/10/21.