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Io. Belle, fille d’Inache, va­ga­bonde, mem­phienne, gen­tille.

Io fille d’Inache fut gran­de­ment aimée de Jupi­ter, le­quel pour en jouir, sans que Ju­non s’en aper­çût, la trans­for­ma en gé­nisse. Mais Junon soup­çon­nant la véri­té du fait, lui bail­la le pas­teur Argus aux cent yeux pour la gar­der : Ju­pi­ter aver­ti qu’Io s’of­fen­sait de cette fâ­cheuse garde, fit tuer Argus par Mer­cure. Or ayant Io re­pris enfin sa pre­mière forme, étant ve­nue jus­ques en Égypte, on l’eut en sin­gu­lière ré­vé­rence, parce qu’elle ensei­gna les lettres aux Égyp­tiens, et leur apprit à la­bou­rer et se­mer la terre, et faire du pain, tel­le­ment qu’ils l’esti­mèrent être des­cen­due du ciel, et après sa mort fut répu­tée déesse, qu’ils nom­mèrent Isis.

Maurice de LA PORTE, Les Épithètes, 1571,
ff. 137v°-138r° [Gallica, NUMM-50715, PDF_281_282]
(texte modernisé).


 

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Io. Belle, fille d’Inache, va­ga­bonde, mem­phienne, gen­tille.

Io fille d’Inache fut gran­de­ment aimee de Iupi­ter, le­quel pour en ioüir, sans que Iu­non s’en apper­ceut, la trans­for­ma en ge­nisse. Mais Iunon soup­çon­nant la veri­té du fait, lui bail­la le pas­teur Argus aux cent ïeux pour la gar­der: Iu­pi­ter aduer­ti qu’Io s’of­fen­çoit de ceste fas­cheuse garde, fit tuer Argus par Mer­cure. Or aïant Io re­pris en fin sa pre­miere forme, estant ve­nue ius­ques en Ægipte, on l’eut en sin­gu­liere re­ue­rence, parce qu’elle ensei­gna les lettres aux Ægip­tiens, & leur apprint à la­bou­rer & se­mer la terre, & faire du pain, tel­le­ment qu’ils l’esti­merent estre des­cen­due du ciel, & apres sa mort fut repu­tee deesse, qu’ils nom­merent Isis.

Maurice de LA PORTE, Les Epithetes, 1571,
ff. 137v°-138r° [Gallica, NUMM-50715, PDF_281_282]
(texte original).