Les forts châteaux
cherront :
L’argent s’enrouillera :
Mais les beaux vers luiront
Tant que le ciel luira.
CHARLES FONTAINE.
Charles Fontaine n’imita point Le Blond dans l’opposition que ce Poète eut pour Clément Marot [1]. Disciple de ce dernier, il devint au contraire son ami et son apologiste. Marot se faisait gloire de l’avoir pour défenseur, et il avait raison. Quoique Fontaine lui fût inférieur du côté des talents poétiques, on ne laisse pas de sentir dans sa versification un air aisé, un tour ingénieux, et une certaine finesse dans la raillerie, qui montre que l’exemple et les leçons de son maître ne lui avaient point été inutiles.
Ce Poète était Parisien, né la première année du règne de François Ier. Il nous instruit de ces deux circonstances dans ses poésies (Ruisseaux de Fontaine, pp. 63-64).
Dieu gard Paris le chef de France,
Qui est le lieu de ma naissance.…
Dieu gard ma maison paternelle,
Au beau milieu de l’Île belle,
Maison assise vis-à-vis
De Notre-Dame et du Parvis
Qui a la belle fleur de France
Pour son enseigne et démontrance.
[…]
L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la
Littérature française,
tome XI, 1747, pp. 112-113
[Gallica, NUMM-50654, PDF_161_162]
(texte modernisé).
Notes
[1] La « vie » de Charles Fontaine suit dans la Bibliothèque de l’abbé Goujet celle de Jean Le Blond.
Liens
Textes en ligne
* Le site Charles Fontaine, promu par l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, propose, sous la responsabilité d’Elise Rajchenbach, une édition numérique des œuvres, ainsi que d’autres ressources, parmi lesquelles une bibliographie et des enregistrements sonores de chansons de Fontaine.
* On trouve sur Internet plusieurs versions du magnifique Chant sur la naissance de Jean. On trouve la version de 1555 disponible sur Gallica dans une page de l’anthologie des poètes lyonnais du blog littéraire de J.-J. Nuel. Les autres versions semblent établies sur une anthologie de 1826, Choix des poésies de Pierre de Ronsard et de ses devanciers du XVIe au XVIIe, dont le site Textes rares donne des extraits. Entre autres différences, les vers 3 et 4 de la deuxième strophe, « Viens voir ta mère en douleurs, et travaux, / Plus grands que quand elle était de toi pleine », deviennent « Viens voir ta mère en de plus grands travaux, / Que quand son sein te portait à grand peine ». Pudibonderie typique du XIXe siècle, ou texte établi sur une version antérieure à 1555, ou ultérieure ? Par ailleurs, dans ces trois versions, l’ordre des derniers vers est modifié.
Étude en ligne
* On peut lire, par exemple sur Panurge.org, l’appel à contribution pour un colloque qui eut lieu à Lyon les 5 et 6 juin 2009 : « Charles Fontaine, un humaniste parisien à Lyon ».
liens valides au 16/01/22.
En ligne le 26/09/05.
Dernière révision le 16/01/22.