Charles d’ESPINAY (1531-1591)
Paris, Guillaume Barbé, 1559, Sonnet XVI, f° D4v° [←Gallica]

LORSQUE tous cois sont terre et ciel et vent,
E t qu’animaux le doux sommeil enserre,
E t que de nuit ce char en rondeur erre,
E t qu’en son lit la mer va reposant,

J e vois, je pense, et brûle, et suis pleurant,
E t tout objet m’est pour peine et pour guerre
D essus mon cœur Amour ses traits desserre
N’ayant repos que d’un seul pensement.

E t tout ainsi d’une fontaine naît
L’aigre et le doux dont mon âme se paît
E t un seul bras me guérit et me blesse.

E t puis, afin que mon martyre dure
L e Destin veut que je naisse et je meure
C ent fois le jour pour n’avoir jamais cesse.

Lorsque tous cois… (1560)
Paris, Robert Estienne, 1560, f° C1r° [←Gallica].

L orsque tous cois sont terre et ciel et vent,
E t qu’animaux le doux sommeil enserre,
E t que de nuit ce char en rondeur erre,
E t qu’en son lit la mer va reposant,

J e vois, je pense, et brûle, et suis pleurant,
E t tout objet m’est pour peine et pour guerre,
D essus mon cœur Amour ses traits desserre,
N’ayant repos que d’un seul pensement.

E t tout ainsi d’une fontaine naît
L’aigre et le doux, dont mon âme se paît,
E t un seul bras me guérit et me blesse.

E t puis, afin que mon martyre dure,
L e Destin veut que je naisse et je meure
C ent fois le jour pour n’avoir jamais cesse.

textes modernisés
[R]

 

En ligne le 06/02/25.
Dernière révision le 07/02/25.