Traductions et imitations de
Que ch'infinita...
Le Préambule des innombrables
««« Canzoniere»»»































Textes originaux


TRADUCTIONS
IMITATIONS
1548, Philieul, traduction.
1575, Du Tronchet, traduction.
1600, Maldeghem, traduction.


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Canzoniere, 4 : Que ch'infinita providentia et arte...
1555 (1548) - Vasquin PHILIEUL, Toutes les Œuvres vul- gaires de Pétrarque, I, sonnet 4, pp. 10-11, traduction.
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[««« Philieul »»»]

    Celluy qui art monstra plus qu'admirable,
Et prouidence en l'infiny mystere,
Quand il crea l'un & l'autre hemispere,
Et plus que Mars Iupiter amiable:
    Venant ça bas donner clarté durable
Aux saincts escriptz, qu'auant n'auoient sincere,
Print Pierre & Jan des rhetz & de misere,
Et leur fit part en son regne honnorable :
    Il ne daigna uouloir à Romme naistre,
Comme en Iudee? ainsi ueult & ordonne,
Que l'humble estat sur tous aultres soit maistre.
    Or un soleil d'un petit bourg nous donne
Tel, que nature & la place est ornée,
Dont entre nous si belle dame est née.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»
ARGUMENT selon Philieul : Ici est traité d'où était madame Laure : & naquit en Avignon au bourg des Sazes, qui lors était respectivement entre le grand Palais & le Rhône.









Canzoniere, 4 : Que ch'infinita providentia et arte...
1595 (1575) - Étienne DU TRONCHET, Lettres amoureuses, avec 70 sonnets de Pétrarque, sonnet 4, p. 226, traduction.
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[««« Du Tronchet »»»]

    CEluy qui d'infinis prouidences & arts
Se fait à tous paroistre en diuin artifice,
Qui crea le haut ciel & le bas edifice,
Et rendit Iupiter plus gracieux que Mars.
    Venu qu'il fut en terre allumez & espars,
Eurent ses saincts decrets, dont nous n'auions notice,
Pierre choisit, & Iean pour luy faire seruice,
Et au regne des cieux leur feit heureuses parts.
    Rome n'eut point l'honneur ny l'heur de sa naissance,
Iudee luy pleut mieux : car sur toute arrogance,
Humilité sincere il luy plaist decorer.
    Ainsi en petit bourg il a donné l'essence
Au soleil de Madame, où peut son elegance
La nature du lieu à iamais honorer.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»








Canzoniere, 4 : Que ch'infinita providentia et arte...
1606 (1600) - Philippe de MALDEGHEM, Le Pétrarque en rime française, sonnet 4, p. 24, traduction.
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[««« Maldeghem »»»]

    Celuy qui nous monstroit en admirable ouurage
Preuoyance infinie ensemble auecque l'art,
En creant l'Hemisphere icy & autrepart,
Et qui fit Iupiter, plus que Mars, doux & sage.
    Venant sur terre oster des papiers le nuage
Par le vray, dont encor elle n'auoit eu part,
Fit à Pierre & à Iean le pescher mettre apart,
Et au ciel leur faisoit [-atre] & meilleur partage.
    De sa natiuité il vouloit honnorer
La Iudée, non Rome, afin de nous monstrer,
Qu'il luy plait exhaucer sur tout l'humble lignée.
    Et nous donne à present d'vn bourg peu renommé
Tel Soleil que nature à luy en scait bon gré,
Et le lieu duquel fut tant belle Dame née.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»
COMMENTAIRE DE MALDEGHEM : Par ce Sonnet il démontre le lieu d'où naquit Mme Laure par lequel pour être humble et obscur, il dit que Dieu a pour coutume d'élever toujours les choses basses, donnant l'exemple du Sauveur, qui ne voulait naître Romain, mais un abject Bethléhémite, & élut pour Apôtres hommes humbles, & ainsi accommodant la comparaison à Mme Laure il dit, que voulant élever ledit humble lieu, il y a fait naître un si beau Soleil, [---ant] ladite Mme Laure.