Traductions et imitations de
Quando io movo...
Le Préambule des innombrables
««« Canzoniere»»»































Textes originaux


TRADUCTIONS
IMITATIONS
1548, Philieul, traduction.
1575, Du Tronchet, traduction.
1600, Maldeghem, traduction.


_______________________________


Canzoniere, 5 : Quando io movo i sospiri a chiamar voi...
1555 (1548) - Vasquin PHILIEUL, Toutes les Œuvres vul- gaires de Pétrarque, livre I, sonnet 6, p. 12, traduction.
___________
[««« Philieul »»»]

    Quand les souspirs à uous nommer ie dresse,
Le nom, qu'au cœur amour m'a d'alliance
Mis en escript, Laudando s'y auance
Au premier son plein d'honneur & liesse.
    Puys uostre estat Royal ma langue presse,
Et enhardit: Mais me faict repugnance
La fin, qui dict: A tais toy, car puissance
N'as d'honnorer si louable Princesse.
    Ainsi Laudare, à uous louer enseigne
La mesme uoix: iaçoit qu'on uous reclame
La fleur d'honneur, dont Apollo se daigne.
    Excepté ia que luy ne uueille qu'ame
Touche en escript sa branche precieuse,
Ou d'en parler soit si presumptueuse.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»
ARGUMENT selon Philieul : Ici est le nom de madame Laure, soit en Français, ou en Italien, compris dans ce mot, laudare.









Canzoniere, 5 : Quando io movo i sospiri a chiamar voi...
1595 (1575) - Étienne DU TRONCHET, Lettres amoureuses, avec 70 sonnets de Pétrarque, sonnet 5, p. 227, traduction.
___________
[««« Du Tronchet »»»]

    QVant à vous exalter se meuuent tous mes sens,
Du nom qu'amour a mis en mon cœur par impresse:
Lau) premiere syllabe à vous louer me presse.
Par le ton gracieux de ses premiers accents.
    Puis (Re) fait reuerence où apres ie descends
De mon dessein superbe en redoublant l'addresse,
Mais (Ta) taire me fait, & dit par fin expresse.
A Homere cela non à toy ie consens.
    Ainsi à vous louër par vn nom si louable
Et à vous honorer de titre conuenable
Vostre nom en ses traits me donne la cautelle.
    Mais Apollon ialoux n'a (peu estre) agreable
Que ses rameaux sacrez de verdeur perdurable
Soyent profanez du son d'une langue mortelle.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»








Canzoniere, 5 : Quando io movo i sospiri a chiamar voi...
1606 (1600) - Philippe de MALDEGHEM, Le Pétrarque en rime française, sonnet 5, p. 25, traduction.
___________
[««« Maldeghem »»»]

    Quand vous nommer du nom entre souspiers je tente,
Lequel amour au cœur m'a de sa plume escrit,
L'AVgure de son los par le son est predit.
Car des accents premiers la douceur le nous chante.
    Puis vostre estat REal me rencontrant augmente
A tant haute entreprinse en moy l'art & l'esprit:
Mais la fin dit TA force à tel faix ne suffit,
Et tes espaules n'on la roideur y duisante.
    Ainsi la seule voix louer & respecter
Enseigne, encas qu'aucun vienne se presenter,
Qui vous (ô d'honneur digne et de tout respect) nomme.
    Ne fait que d'a----e Apollon d-ment [vers en partie illisible]
Iusque de son fueillage en tout temps verdoyant,
La langue ose parler d'vn non immortel homme.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»
COMMENTAIRE DE MALDEGHEM : Or il écrit le nom de sa dame, lequel était Laureta, puis de lui appelé Laura, & dit qu'encore ce nom montre combien elle est digne de louange, pource que la première syllabe est Lau, ce que signifie laude, la seconde Re, ce que signifie chose réale, la troisième Ta, ce que veut dire [---], de manière qu'au même nom se voit, Los, Majesté, & Révérence, quand on l'appelle : & aux trois derniers vers, il touche la fable de Daphné, dont s'énamourait Apollon, laquelle convertie en laurier, il allait toujours couronné d'icelui dont il use d'allusion sur le nom de madame Laure. Lequel Apollon, il dit par aventure se pouvoir dédaigner, qu'aucun mortel voudrait parler des choses divines, comme était Madame Laure aimée de lui.